Quantcast
Channel: Madame Figaro - art contemporain
Viewing all 112 articles
Browse latest View live

Kyoto, nid futuriste de l'art contemporain

$
0
0
Kyoto, la ligne arty

La construction de la villa Kujoyama a été décidée en 1926 par Paul Claudel, alors ambassadeur de France au Japon, et a été achevée en 1992.

Prise de frénésie culturelle, l’ancienne capitale impériale vibre de mille projets. L’occasion rêvée pour la Villa Kujoyama, cocon futuriste des artistes en résidence, d’exercer son irrésistible attraction.

Au Japon, les séismes ne sont pas tous violents. À l’inverse de celui du 11 mars 2011 et du tsunami qui l’a suivi, créant une ligne de choc avant-après dans la tête de tous les Japonais, Kyoto se redécouvre sereinement, depuis, capitale culturelle. Après la catastrophe de Fukushima, nombre d’artistes ont quitté Tokyo pour s’installer à Kyoto avec leur famille, tant pour sa réputation de ville protégée que pour sa situation géographique éloignée des derniers grands tremblements de terre, sa douceur de vivre sur les bords de la rivière Kamo, ses trente-sept universités, son pôle technologique autour du siège de Nintendo, sans parler de ses innombrables temples et croyances qui irriguent ici plus qu’ailleurs une société aussi conservatrice qu’éveillée.

Capitale de la culture

La villa Kujoyama le long de la rivière Kamo

À Kyoto, le long de la rivière Kamo.

Ancienne capitale impériale et symbole d’un Japon traditionnel, intellectuel et artistique, la belle endormie du Kansai fait sa mue. Le ministère de la Culture y a emménagé cette année. Takashi Murakami, la star de l’art contemporain, y a installé sa famille. En mai 2017, un premier défilé Louis Vuitton Croisière s’est tenu au musée Miho, bijou architectural signé du Sino-Américain I. M. Pei, tandis qu’une nouvelle génération de chefs réinvente les codes de la cuisine traditionnelle. Et après une scène alternative des années 1980 marquée par le collectif multidisciplinaire Dumb Type, toujours actif et exposé ce mois-ci à Pompidou-Metz (du 20 janvier au 14 mai), Kyoto accueille désormais des festivals d’un nouveau genre au succès croissant.

Ainsi, depuis 2013, le bijou Kyotographie, porté par un duo de photographes franco-japonais, Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, installe une quinzaine d’expositions pendant un mois au printemps dans différents lieux. L’an dernier, pour la cinquième édition, le peintre Miquel Barceló a enflammé la soirée très courue du vernissage dans l’imposant château Nijo-jô. Au théâtre Rohm, Yusuke Hashimoto développe depuis sept ans le désormais incontournable Festival des arts de la scène Kyoto Experiment. Les énergies bouillonnent, même si, à Kyoto plus qu’ailleurs, les comportements codifiés peuvent rester hermétiques ou déroutants. Déroutants comme les conflits entre le « honne » et le « tatemae » – l’être et le paraître, sphère privée et sphère publique, balance existentielle fondamentale – qui irriguent le théâtre de l’artiste Miwa Yanagi. Son show Burlesque of the Wing of the Sunévoque sans tabou les destins brisés des petites mains coréennes employées dans les ateliers de teinture japonais.

Villa Kujoyama, un atypique écrin brut tout en béton armé

La villa Kujoyama

À Kyoto, la villa Kujoyama, cousine asiatique de la villa Médicis à Rome, héberge les artistes français en résidence.


Cousine nipponne de la Villa Médicis, la villa Kujoyama, qui vient de fêter ses 25 ans, a frôlé la disparition, avant de rouvrir en 2014 . Sa construction, décidée en 1926 par Paul Claudel, alors ambassadeur de France au Japon, a été finalement achevée en 1992. Pilotée par Charlotte Fouchet-Ishii, nouvelle et entreprenante directrice, la Villa fonctionne aujourd’hui sous l’égide de l’Institut français du Japon et avec le soutien de la Fondation Bettencourt-Schueller, son principal mécène. Atypique écrin brut tout en béton armé, ce refuge artistique – que David Bowie fréquenta un temps en proche voisin – a l’accueil monumental et des allures de forteresse. Agrippée sur plus de vingt-cinq mètres de haut au mont Kujo, nichée dans la verdure, la villa Kujoyama conjugue avec panache les talents français penchés sur la culture nipponne. Les 335 résidents actuels forment une communauté pluridisciplinaire éclectique. Parmi les plus connus, les plasticiens Dominique Gonzalez-Foerster, Ange Leccia, Xavier Veilhan, l’ex-directeur du Palais Galliera Olivier Saillard, le designer Pierre Charpin, les écrivains Olivier Adam, Jean-Baptiste Del Amo, Muriel Barbery, Emmanuel Carrère… La vingtaine de lauréats par an sont accueillis pour un séjour de deux à six mois dans un des six studios cathédrales – plus de cinq mètres de hauteur sous plafond. Ces cellules de vie et de travail, où rôdent un austère esprit claudélien ainsi que des singes farceurs venus de la montagne – un résident y a perdu son manuscrit, effacé par un de ces visiteurs inattendus –, transportent les nouveaux arrivants. Et si les projets initiaux évoluent, l’accompagnement de la Villa demeure. Depuis sa vaste terrasse surplombant la ville, l’horizon est grand ouvert. Venue perfectionner sa prochaine création, La Maladresse, la chorégraphe Mylène Benoit étudie la maîtrise des mouvements à travers les arts martiaux, la danse classique japonaise et le théâtre nô, avec l’idée de créer un nouveau langage chorégraphique.

Le pianiste et compositeur Frédéric Blondy y prépare un opéra d’un nouveau genre, et le duo de photographes Julien Guinand et Tadashi Ono (lire p. 31) étudie d’étranges paysages bétonnés. Sujet inépuisable… Dans l’archipel, depuis longtemps, le béton est symbole de reconstruction. L’après-guerre avait même développé le terme de « concri », sorte de diminutif affectueux de l’anglais « concrete » (« béton »), dénotant le rapport intime du matériau avec le pays… Julien Guinand suit ainsi les cicatrices de béton posées en pleine nature pour stabiliser les effondrements de terrain. Quant à Tadashi Ono, six ans après le drame de 2011, il revient dans la région de Tohoku, aux côtes désormais murées par une digue de douze à quinze mètres de haut qui menace les écosystèmes terrestre et marin comme la psyché des hommes. Un projet ubuesque prévu sur quatre cents kilomètres, bâti dans le silence officiel d’un pays qui n’en finit pas de se reconstruire.

La fondation Bettencourt-Schueller

Principal partenaire (280 000 euros par an) de la Villa depuis 2014, la Fondation, reconnue d’utilité publique, y a ainsi ouvert une résidence dédiée aux métiers d’art. Le prix Liliane-Bettencourt pour l’Intelligence de la main a déjà récompensé 100 lauréats. La Fondation, qui a pour but de « donner des ailes au talent » (60 millions d’euros de soutien en 2017), s’investit aussi dans le domaine des sciences de la vie, de la solidarité, de l’éducation, et a soutenu 1 500 projets.
Prochaine exposition soutenue par la Fondation : Toguna, au Palais de Tokyo (Paris), à partir du 11 janvier.

Tadashi Ono et Julien Guinand, photographes du paysage bétonné

Tadashi Ono et Julien Guinand photographes du paysage bétonné

Les deux photographes portent leur regard sur les marques de béton qui envahissent le Japon.

Qui : un duo de photographes résidents, l’un français, l’autre japonais de Kyoto mais installé en France de longue date, tous deux diplômés de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles. Tadashi, diplômé d’agronomie par ailleurs, est le seul Japonais à en avoir suivi le cursus entier. Pour cela, il est venu un an avant dans l’Hexagone pour apprendre le français. Il y enseigne désormais, après avoir dirigé la section photographie et art contemporain à l’université des Arts et du Design de Kyoto durant six ans. Julien a fondé et codirige l’école de photographie Bloo à Lyon, où il enseigne aux Beaux-Arts.
Quoi : pour leur projet croisé à la Villa Kujoyama, ils portent leur regard sur les marques de béton qui envahissent le Japon. À l’horizontale pour Julien, façon dentelle plaquée sur les montagnes de Kumano. À la verticale pour Tadashi, qui traque le mur antisismique édifié sur le littoral de la région de Tohoku et dont l’efficacité échappe à tous, sauf aux bâtisseurs. Un livre et une exposition sont en préparation.

Laureline Galliot et Mathieu Peyroulet Ghilini designers et dénicheurs

Laureline Galliot et Mathieu Peyroulet Ghilini  designers et dénicheurs

Mathieu et Laureline étaient venus travailler sur la tradition japonaise des « yokai », petits êtres surnaturels avant de devenir résidents à la villa Kujoyama.

Qui :Mathieu, designer, est lauréat du Grand Prix Design Parade en 2013. Il avait commencé par les mathématiques et la finance… Laureline, peintre et designer industriel, vient, elle, du spectacle (elle a été danseuse et a réalisé des décors). Elle mélange design, mode, peinture à l’iPad et modélise, avec la couleur comme matériau de base. Elle a reçu le prix du Design de vase à la Design Parade en 2013, enseigne à Paris, à Duperré et à l’ENSCI, école où elle a rencontré Mathieu.
Quoi : venus travailler sur la tradition japonaise des « yokai », petits êtres surnaturels, la Villa les a entraînés ailleurs. Mathieu étudie l’architecture des années 1970-1980, à travers photos et aquarelles, avec l’idée de transposer la logique intellectuelle d’un bâtiment à celle d’un objet. Laureline chine des objets, visite les vide-greniers et des usines de céramique, déniche des légumes, revisite des recettes et teste en permanence.

Baptiste Ymonet et Vincent Jousseaume chercheurs céramistes

Qui : deux complices céramistes, diplômés des Beaux-Arts de Tours (Baptiste, 43 ans) et de Nantes (Vincent, 39 ans). Dans cette dernière ville, ils ont créé l’Atelier Polyhedre en 2007. Ils y dessinent et y réalisent entièrement des objets usuels, à la croisée des métiers d’art, des arts décoratifs et des arts plastiques. Depuis plusieurs années, leur carafe Zag fait un malheur.
Quoi : pour venir à la Villa Kujoyama, ils ont fermé leur atelier nantais. Comme cela arrive parfois aux résidents, une fois sur place, les projets se décalent un peu. Désormais, Baptiste et Vincent suivent de près le mouvement des supports, penchent vers des socles à paysages et poursuivent leur dialogue avec la brique rouge. Jusqu’au 2 avril, on peut voir leur ensemble Objets Supra Brique à la Cité de la céramique de Sèvres, près de Paris.

Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, les kyotographes

Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi Les kyotographes

Ce duo propose depuis cinq ans une pépite de festival photo, sorte de mini-Arles à Kyoto.

Qui : une photographe française (auteur des photos de ce reportage) et un directeur lumière japonais. Ce duo propose depuis cinq ans une pépite de festival photo, sorte de mini-Arles à Kyoto. Une gageure, quand on sait qu’au Japon la photo n’est pas considérée comme un art majeur. Pourtant, avec un public de collectionneurs réduit, Kyotographie réunit artistes de renom, photographes reconnus et jeunes talents dans une scénographie incomparable.
Quoi : les deux complices sont à la tête d’une structure qui passe de 20 à 100 personnes pendant le mois du festival, où se croisent aussi bien un public de Tokyoïtes trendy, d’amateurs de Hongkong ou de Corée que les familles kyotoïtes le week-end. En 2017, ils ont, entre autres, exposé Robert Mapplethorpe et Maurizio Cattelan et accueilli quelque 130 000 visiteurs. La 6e édition aura lieu du 14 avril au 13 mai.

Miwa Yanagi l’art du show

Qui : une figure de l’art contemporain nippon, née à Kobe et installée à Kyoto, où elle enseigne. Photographe, elle oriente son travail théâtralisé vers le nouveau cirque. Et songe à faire appel aux robots pour ses futurs projets… En 2019, une grande exposition monographique dans cinq musées de l’archipel lui sera consacrée.
Quoi : elle a dénoncé le jeunisme de la société My Grandmothers et met aujourd’hui en abîme l’histoire nationale et locale. Ainsi, à Kyoto, elle présentait dans la rue, entre une bretelle du périphérique et l’autoroute, son incroyable show performance Burlesque of the Wing of the Sun pour lequel elle a, depuis trois ans, transformé un truck taïwanais en scène dépliable.

Trois adresses à partager à Kyoto

Tsutaya Books
On y trouve des livres et des revues du monde entier, choisis avecun œil arty. Idem pour les objets japonais. Ajoutons la présence d’une galerie d’art, d’un café et d’un restaurant.
L’endroit est ouvert tous les jours.
Rohm Theatre Kyoto, park plaza 1F, 13 Saisyouji-cho okazaki, Sakyou-ku.

A-Womb
Pour un déjeuner en lévitation. Le chef, Hiroshi Ujita, est aussi designer. Le mix, ultra-raffiné, est incroyable.
463-8 Shimo-kawara-chou, Higashiyama-ku. Kyoto. awomb.com

Yoshidaya
Pour dîner tard le soir. Hiroko tient un restaurant simple et délicieux, dans lequel se retrouve la scène artistique locale.
www.kyoto-yoshidaya.jp.

Reportage sur la scène artistique de Kyoto


Mohamed Bourouissa dévoile son western contemporain

$
0
0
Mohamed Bourouissa dévoile son univers Western Contemporain

Le musée d’Art moderne de Paris montre la première exposition institutionnelle de Mohamed Bourouissa en France.

Pour Urban Riders, sa première exposition officielle organisée au musée d'Art moderne de Paris, l'artiste franco-algérien mêle photographies, sculptures et collages pour évoquer les questions centrales de son œuvre : l'identité, le territoire, le travail collaboratif.

Le musée d’Art moderne montre la première exposition institutionnelle de Mohamed Bourouissa en France. Lors d’une résidence à Philadelphie, cet artiste franco-algérien à la carrière fulgurante a passé plusieurs mois en immersion dans le quartier défavorisé de Strawberry Mansion, où il s’est intéressé aux écuries associatives de Fletcher Street. Avec les cavaliers afro-américains qui y évoluent, il a monté un événement pour lequel des artistes locaux ont été invités à créer d’extravagants costumes pour les chevaux – une forme de tuning hippique (ci-dessus). Il en a tiré un film, Horse Day, réflexion dynamique et urbaine sur la figure du cow-boy noir, nourri de références aux westerns des années 1950, autour duquel est centrée l’exposition.
Passée par la Barnes Foundation de Philadelphie et le Stedelijk Museumà Amsterdam, elle arrive à Paris réinventée et amplifiée, forte d’une centaine de pièces : dessins, collages, aquarelles réalisées avec du jus de crottin de cheval, photographies, sculptures à base d’éléments de carrosserie, qui deviennent support d’images, costumes de chevaux et portraits de cavaliers… On y retrouve les questions centrales de son œuvre : la culture, l’histoire collective, l’identité, le territoire et son appropriation, le travail collaboratif avec une communauté… Revigorant.

Mohamed Bourouissa, Urban Riders, au musée d’Art moderne, à Paris. Jusqu’au 22 avril.

Ne perdez plus une news ! Téléchargez la nouvelle application Madame Figaro

Week-end artistique et gratuit au Palais de la Porte Dorée

$
0
0
"L'Envers du décor" au Palais de la Porte Dorée

L'Envers du décor au Palais de la Porte Dorée, du 2 au 4 février 2018, 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris.

Direction le Palais de la Porte Dorée, joyau de l’architecture Art déco des années 1930, qui se réinvente le temps d’un grand week-end événementiel gratuit, avec la première édition de «L’Envers du décor».

Du 2 au 4 février, le Palais de la Porte Dorée ouvre ses portes à des artistes issus de multiples univers pour transfigurer son architecture. Nouveau rendez-vous participatif et résolument contemporain de l'est parisien, L’Envers du décor donne à voir l’architecture du Palais autrement pour mettre en débat son passé et l’ouvrir sur de nouveaux horizons. Invités par le jeune collectif d’architectes basé à Montreuil, Ciguë, et les équipes du Palais, les artistes investissent le bâtiment avec des installations, des visites et des performances inédites. Le temps d'un week-end, le public pourra participer à pas moins de 25 expérimentations artistiques uniques.

Demandez le programme

Installation "Prisme", collectif Ciguë.

Installation "Prisme", collectif Ciguë, studio d’architecture basé à Montreuil.

Des installations, dont :

Prisme. Cette installation, élaborée par Ciguë en collaboration avec les musiciens Clémens Hourrière et Jonathan Fitoussi, invite le visiteur à ressentir plus qu’à regarder, à s’égarer dans les volutes du plafond cinétique de cette «cathédrale» Art déco, et éventuellement, à méditer sur son sens.

Talk.Talk. Le chorégraphe Emmilou Rößling et l'acteur Romuald Krezel agitent avec un principe simple : tout ce qui est dit par eux doit être répété par tous les spectateurs, qui du coup deviennent eux-mêmes acteurs. Un ping-pong verbal qui développe notre capacité à faire communauté.

Floé. Le projet est né de la rencontre entre Jean-Baptiste André, artiste de cirque, et Vincent Lamouroux, plasticien. Ensemble ils conçoivent une œuvre, autant installation que scénographie pour une pièce chorégraphique.

De la danse

It knew no lapse. Cette performance chorégraphie de Fabrício Belzoff, Lea König et René Alejandro Huari Mateus naît de deux questions : comment l’espace nous fait-il bouger et comment bouge-t-on l’espace ?

I wonder what a body would look like. Rendez-vous devant la façade du palais où les visiteurs sont submergés par les représentations des corps. Amélie Haller et Herbert Graf portent une réflexion sur les différentes manières de se positionner vis-à-vis de ces images.

Mais aussi...

Un laboratoire d'expérimentation urbaine et sociale Kassandras (Matthieu Prat) et du collectif MKNM composé de Magda Kachouche et Noémie Monier. Un stand culinaire végétarien aux couleurs du Japon avec le chef autodidacte Maori Murota, auteur du livre Tokyo, les recettes cultes, un parcours interactif, de la musique avec les concerts de Clémens Hourrière et Jonathan Fitoussi ; les déambulations du sonneur de cornemuse Erwan Keravec, ou encore le groupe rock électro Zombie Zombie... Le week-end sera culturel ou ne sera pas !

L'Envers du décor au Palais de la Porte Dorée, du 2 au 4 février 2018, entrée libre, jusqu’à minuit les vendredi 2 et samedi 3 février. 293 avenue Daumesnil, 75012 Paris.

Kamel Mennour et Gad Elmaleh, engagés volontaires

$
0
0
Gad Elmaleh et Kamel Mennour

Gad Elmaleh et Kamel Mennour, engagés aux côtés de l’institut Imagine.

Ils partagent l’amour de l’art et le goût du défi. Pour la troisième année, le galeriste orchestre une vente d’œuvres au profit de l’institut Imagine, spécialisé dans la recherche sur les maladies génétiques. L’humoriste est son maître de cérémonie. Dialogue entre deux amis de cœur.

Madame Figaro. - Kamel Mennour, vous êtes un grand galeriste parisien, spécialisé dans l’art contemporain. Pourquoi soutenez-vous depuis trois ans l’institut Imagine (1) ?
Kamel Mennour.
- La recherche a besoin d’argent. Quand les équipes de l’hôpital Necker, à Paris, sont venues me demander si je pouvais les aider à lever des fonds, je leur ai dit : « Mais c’est Dieu qui vous envoie ! » J’avais juré à ma femme de soutenir l’hôpital public quand notre premier enfant - nous en avons cinq - est sorti guéri de Necker après neuf mois d’hospitalisation.

Et vous, Gad Elmaleh, pourquoi avez-vous accepté d’être le maître de cérémonie de la soirée de levée de fonds (2) ?
Gad Elmaleh.
- Je me suis contenté de répondre à l’appel de Kamel.
K. M. - Gad fait partie des plus grands humoristes. Il a un parcours qui décoiffe. Il aime entreprendre et réussit à faire des choses qui m’intriguent. Je trouvais qu’il était parfaitement légitime pour faire partie de cette aventure.
G. E. - La cause que défend Kamel vaut la peine de s’engager. Cela ne fait aucun doute. Mais il y avait autre chose. L’itinéraire de Kamel Mennour me semblait singulier. Je le voyais évoluer dans ce monde de l’art contemporain ,qui m’intimidait, et que lui était parvenu à dompter. Je me demandais : mais comment a-t-il réussi tout ça ? D’où nous sort-il cette trajectoire insensée ? C’est qui, ce mec ?

K. M. - Gad a été extraordinaire… Je l’ai appelé. Il a dit oui sans hésiter.
G. E. - Quand je suis sollicité, je sens très bien si c’est pour me prendre ou pour me donner quelque chose. Lorsque Kamel m’a appelé, j’ai senti qu’il voulait me faire un cadeau. Je vais vous raconter une anecdote. Enfant, j’ai étudié dans une yeshiva, au Maroc, où j’ai reçu un enseignement talmudique. C’était la seule école qui m’acceptait. J’étais viré de tous les autres établissements. Je me souviens d’un cours où l’on nous avait enseigné que celui qui te permet de faire quelque chose de bien te fait un cadeau. Je n’ai jamais oublié cette leçon. Le jour où Kamel m’a proposé d’être l’homme de cérémonie de cette soirée organisée à l’institut Imagine, il me demandait de faire quelque chose qui allait me grandir. Il me faisait ce que j’appelle une passe décisive.

K. M. - Je me souviens de notre première visite dans les locaux d’Imagine… Gad voulait absolument voir l’établissement.
G. E. - J’aime ce qui est concret.

K. M. - Il faut rappeler que les familles viennent consulter à l’institut Imagine lorsque les autres membres de la faculté leur ont dit : « On ne sait pas traiter la maladie de votre enfant. » Pour ces familles, c’est souvent le dernier recours. Elles ont besoin d’espoir. C’est ce que nous essayons modestement de leur apporter… Gad, tu te souviens du regard dévasté de cette dame qui sortait de consultation avec sa petite fille dans une poussette ?

G. E. - Je me souviens de tout.
K. M. - Et lorsqu’elle a vu Gad, elle a souri. C’était comme un miracle.
G. E. - Ce qui m’avait frappé lors de cette visite, c’était de constater que tout le monde travaillait dans le calme et la sérénité. C’était même assez fun. Pas du tout flippant. Les enfants circulaient au milieu des médecins et des infirmières. Il n’y avait pas de pathos. L’endroit dégageait une énergie incroyable.

Et maintenant, êtes-vous des amis pour la vie ?
G. E.
- On peut le dire. Même avant de rencontrer Kamel, je savais que nous allions nous entendre. Il y a des gens comme ça, avec qui la connexion s’établit instantanément. Kamel est de ceux-là.

K. M. - C’est grâce à l’art que nous nous sommes rencontrés. La première fois que nous nous sommes parlé, c’était lors d’une Fiac .

G. E. - Kamel était le contraire de ceux que j’avais l’habitude de rencontrer dans ce milieu. J’étais complexé par ce monde, pour moi inaccessible. Mais quand il a commencé à me parler de ses artistes, il le faisait avec des mots simples que je comprenais. Il arrivait à donner du sens à ce que je voyais. Il n’était ni pontifiant ni sérieux. Les gens sérieux m’angoissent. Ils sont dangereux car ils ont peur. C’est pour cela que je suis humoriste. L’humour casse les certitudes et déconstruit le monde. Depardieu m’a dit un jour : « Crains ceux qui ont peur, mais jamais ceux qui doutent. » Les gens qui ont peur peuvent faire des choses dont ils n’ont pas conscience. Ceux qui doutent ne te feront jamais de mal. Ils sont ouverts car ils sont forts. Ils t’invitent, t’accueillent, se livrent. Les autres se claquemurent dans leurs angoisses par peur de perdre leur position, leur statut, leurs acquis.

K. M. - Moi, j’ai beaucoup douté… Au début de ma carrière, lorsque j’allais rendre visite à certains de mes confrères, j’étais pétrifié. J’avais peur de ne pas être à la hauteur. Avec les années, j’ai appris. Je passe beaucoup de temps avec les artistes, je les écoute, j’essaie de comprendre leur travail. Je suis devenu moins dogmatique, moins sérieux, pour reprendre le terme de Gad, et j’ose mélanger du Daniel Burenà du Camille Henrot ou à du Anish Kapoor .

G. E. - Ce qui m’a plu dans le discours de Kamel Mennour, c’est qu’il m’a dit qu’il fallait assumer toutes les raisons pour lesquelles on voulait posséder de l’art. D’habitude, les grands discours sur ce thème peuvent vite devenir culpabilisants. Aujourd’hui, je possède une petite collection et je connais l’histoire qui se cache derrière chaque pièce. Je sais pourquoi elle est là, si je l’ai achetée parce qu’elle m’a bouleversé, parce que la rencontre avec l’artiste m’a laissé un grand souvenir ou parce que c’était un vieux rêve de posséder une œuvre.

Gad Elmaleh et Kamel Mennour
Gad Elmaleh sera le maître de cérémonie de la vente d’œuvres orchestrée par Kamel Mennour, le 12 février 2018, au profit de l’institut Imagine.

Pouvez-vous nous donner un exemple ?
G. E.
- Posséder une œuvre de Pierre Soulages en était un. J’ai dû faire beaucoup de spectacles pour m’en offrir un. Cet artiste me touche par sa radicalité et le processus de sa création, qui ressemble un peu à mon travail. C’est un travail d’épure, d’époussetage. Écrire un sketch, c’est un peu la même chose. C’est atteindre l’os de l’histoire et se débarrasser de tout le gras.
K. M. - J’aime savoir que certains font un vrai effort pour acquérir une œuvre, pour atteindre un rêve, pour posséder le souvenir de cette émotion qui les a touchés quand ils l’ont vue pour la première fois. Quand une œuvre que je désire est au-dessus de mon budget, je vais me saigner pour l’acquérir.

Qu’est-ce qui vous rassemble ?
K. M.
- Le goût du défi.
G. E. - Le goût du risque. C’est pour cette raison que je suis allé en Amérique. J’étais obsédé par le rêve américain, mais surtout j’avais besoin de ce défi personnel. La première fois que j’ai fait une vanne en anglais dans un comedy club, je jure que je suis sorti de scène et j’ai appelé ma sœur pour lui dire : « Jude, je suis un vrai comique. Je ne suis pas seulement un comique maroco-franco-juif, je sais faire rire les gens. » Je venais de comprendre que dans n’importe quel pays, même si je ne parle pas la langue, je trouverais la manière de faire rire, car c’est ma manière de tordre la réalité qui parle au public.

K. M. - Je trouve incroyable ce que Gad est en train d’accomplir aux États-Unis. Moi, j’en serais peut-être resté au film « Chouchou » !

G. E. - Tu parles ! Toi aussi tu vas toujours plus loin. Tu as commencé dans une soupente et te voilà sur trois étages avenue Matignon.

K. M. - Modestement, j’essaie d’avancer dans mon milieu. Mais mon milieu est petit par rapport à celui que touche Gad.

G. E. - Est-ce que tu te rends compte qu’aux États-Unis on m’a demandé ce que je faisais dans la vie ? Cela faisait vingt-cinq ans qu’on ne m’avait pas posé cette question !

K. M. - Tu es quand même un peu maso, non ?

G. E. - C’est ce que dit Jamel Debbouze… Mais entendre les Américains rire à ce que je leur raconte alors qu’ils ne me connaissent pas, j’en avais besoin. Quand tu atteins un certain niveau de notoriété, tu deviens ce mec connu. Ta démarche change, ton allure, ta manière de t’adresser aux gens. En Amérique, quand j’entre dans une salle, il ne se passe rien. On écorche mon nom quand on me présente. Le public me massacre si je ne les intéresse pas. Les Américains ne font aucun effort. Ça fait bizarre, et, en même temps, ça fait du bien.

D’où vient l’énergie qui vous anime ?
G. E.
- C’est un besoin. Quand des jeunes m’approchent et que je leur demande pourquoi ils veulent faire de la comédie, ils me répondent souvent : « Parce que j’en ai envie. » Avoir envie n’est pas suffisant. Il faut en avoir besoin.
K. M. - Moi, j’étais très intrigué par le monde de l’art contemporain. J’avais besoin de comprendre. J’ai commencé par vendre des lithos à Rosny 2… Oui, il m’a fallu de la volonté. Je le répète, j’ai fait tout ça par besoin et par amour. Je ne voulais pas que ma femme se dise : « Oh ! là ! Ce mec est complètement bidon. »
G. E. - Depuis mon enfance, j’ai envie de proposer mon regard sur le monde et j’ai envie qu’on me regarde. À l’école, j’étais un mec lunaire au fond de la classe, qui imaginait des histoires. Je me sauvais ainsi du système scolaire, qui n’était pas fait pour moi. Avec les filles, j’étais très complexé. J’utilisais le piano, la danse ou l’humour pour attirer leur attention.

Que vous procure cet engagement ?
G. E.
- Il s’inscrit dans ma vie. La recherche médicale a besoin d’argent, et donc de ce genre de galas. Kamel réussit à convaincre ses artistes d’offrir une œuvre qui sera achetée pendant la soirée. Je donne un coup de main à Necker, pour les mêmes raisons que celles pour lesquelles j’ai parrainé SOS Villages d’Enfants au Maroc, pour accueillir des gosses abandonnés. Je le fais pour moi et pour mes enfants. Je me dis et je leur dis que nous avons de la chance et qu’il faut le savoir. Le fait d’être père donne une dimension supplémentaire à ces engagements.

(1) Imagine est un institut de recherche sur les maladies génétiques, situé sur le campus de l’hôpital Necker-Enfants malades, à Paris, et qui rassemble plus de 900 chercheurs, médecins et personnels de santé.(2) Le 12 février 2018.

La rédaction vous conseille :

Noé Elmaleh, Scott Eastwood, Christian Combs... Quand les "fils de" colonisent le monde de la mode
Diane von Furstenberg et Gad Elmaleh, un dialogue plein d'esprit
Engagement, et si on partageait une vision d'ensemble ?

Entre kawaï et zen, balade urbaine et contemporaine dans Tokyo

$
0
0
Tokyo, quartier général de l'art

Conçu par l’architecte Kisho Kurokawa et ouvert en 2007, le Centre national d’art de Tokyo, situé à Roppongi, abrite, derrière sa façade de verre et de fer ondulé, 14 000 mètres carrés d’espaces d’exposition, qui en font le plus grand musée du Japon.

Éclectique et fascinant labyrinthe, la capitale japonaise multiplie les prouesses architecturales sans perdre son âme. Entre tradition et modernité, balade à travers trois quartiers emblématiques, où l’art contemporain occupe une place à part.

Le goût de Tokyo ? Le mont Fuji à la cime enneigée, aperçu depuis la terrasse d’un immeuble, ou la Tokyo Skytree, tour de radiodiffusion, qui culmine à 634 mètres ? Les cloches de bronze qui sonnent à la volée dans l’enceinte des sanctuaires shintoïstes ou l’enchevêtrement des fils électriques et l’iconographie bariolée des enseignes qui saturent le ciel ? Les cerisiers en fleur qui durent l’espace de quelques jours, symbole de la fugacité de toute chose, ou les architectures, cubes de verre, de béton, qui rivalisent avec leurs façades en miroir, marqueterie et résille ? L’odeur du thé vert et de la pâte de haricot rouge ou celle du marché aux poissons de Tsukiji, dont le déménagement est imminent ? Les silhouettes en kimono des jardins du palais impérial ou les shibuyettes déguisées en personnages de manga ? On pourrait continuer à l’envi la liste des contraires… C’est tout l’art de Tokyo (et du Japon) de concilier le kawaï et le zen. Mais ce qui définit l’esprit de Tokyo, ville labyrinthe qui accueillera les Jeux olympiques de 2020, c’est la multiplicité des quartiers. « Des micro-quartiers, précise Taku Satoh, directeur du 21_21 Design Sight, vénéré à l’égal d’un trésor national vivant. Tokyo est mon pays natal. Son charme réside dans ses quartiers. Chacun a son visage. Shibuya est pour les jeunes, Ebisu a du cachet avec ses petites ruelles, Aoyama est celui des boutiques chics…» Le 21_21, musée dédié au design, imaginé par Issey Miyake, construit par Tadao Ando, s’étire sur une pelouse de Roppongi.

Roppongi

Tokyo, quartier général de l'art

Le Complex665 est un centre artistique de Roppongi créé à l’initiative du promoteur immobilier et mécène Minoru Mori. Il abrite trois galeries d’art moderne.

Son nom signifie six arbres et il a longtemps été affublé d’une réputation sulfureuse. Quartier noctambule alignant bars et discothèques assiégés par des soldats japonais, puis américains, on le disait peu sûr, malfamé. Époque révolue. « C’est le centre de l’art ! », clament en chœur ses riverains. À l’orée des années 2000, le secteur a fait peau neuve, avec deux immenses projets urbains alliant commerces, loisirs et culture. En 2003 sort de terre Roppongi Hills, dont le fleuron, la Mori Tower (238 mètres), abrite le musée d’Art contemporain du même nom et dont la garde est montée par Maman, immense sculpture en forme d’araignée de Louise Bourgeois. En 2007, le concurrent Tokyo Midtown pointe son nez avec une tour encore plus haute, siège de l’hôtel Ritz.

L’art est là, en témoignent deux nouveaux bâtiments érigés par le promoteur Mori. Le centre Complex665 ,ouvert en 2016, accueille trois galeries : Taka Ishii, ShugoArts et Tomio Koyama Gallery. Dans son bureau au design impeccable, table scandinave, tapis berbère et lampe Noguchi, Takayuki Ishii reçoit, thé à l’appui. Lui qui possède une galerie à New York et ne manque aucune foire internationale n’a pas hésité à quitter l’est de la capitale pour Roppongi, estampillé quartier des arts. Ce n’est pas Emmanuel Perrotin qui dira le contraire. En juin 2017, il s’est installé à un jet de pierre, au rez-de-chaussée du Piramide Building.Écrin rouge sang de bœuf, la galerie présente des photos de Toilet Paper, magazine fondé par Maurizio Cattelan et Pierpaolo Ferrari ,encadrées dans des miroirs dorés. Difficile de faire plus kitsch. Voilà qui donnerait raison aux détracteurs de la toute-puissance des compagnies privées. Roppongi n’est-il pas en voie de disneylandisation ? Heureusement, l’exposition au Centre national d’art, labellisé, grâce à ses quatorze mille mètres carrés, plus grand musée du Japon, arpenté par trois millions de visiteurs chaque année, situé, lui aussi, à Roppongi, vient contrebalancer cette inquiétude. Rétrospective de l’œuvre de l’architecte Tadao Ando, elle accumule les maquettes de ses constructions. Au beau milieu, une pièce est consacrée à ses musées en béton qui peuplent l’île de Naoshima. Et, point d’orgue du parcours, à l’extérieur, l’église de la Lumière d’Ibaraki, reproduite grandeur nature. On s’assied sur un banc fait de planches d’échafaudage, le jour s’immisce par une ouverture en forme de croix : le sacré dans la splendeur de la simplicité.

Ueno

Changement d’ambiance avec ce quartier au nord-est de la ville qui fleure l’ancien Edo. N’oublions pas que c’est en 1868 qu’Edo prend le nom de Tokyo, capitale de l’est, par opposition à Kyoto, l’ancienne capitale. Le parc d’Ueno, avec son zoo et ses temples, est plébiscité par les Tokyoïtes. On peut y faire du pédalo, et les arbres sont magnifiques en toute saison. On y respirerait même une certaine douceur de vivre n’étaient les sans-abri qui campent ici et là. Musées et galeries ne sont pas en reste. Pour preuve, la Scai the Bathhouse, bains publics reconvertis en galerie d’art contemporain, avec des airs de pagode et un espace très White Cube. Depuis 1993, elle expose des artistes reconnus, Lee Ufan et Tadanori Yokoo, et propose une programmation pointue, comme Moon & Jeon, collectif coréen, dont le travail Freedom Village réinvente à partir de montages photo la zone démilitarisée entre les deux Corées. Dans ce quartier artisanal, où les cafés branchés alternent avec les manufactures de tissu, se dresse le nouveau musée Hokusai, ouvert en 2016, geste architectural de Kazuyo Sejima (à l’origine du Louvre-Lens). Conçu sous forme de blocs géométriques recouverts d’aluminium, il réfléchit le pâle soleil d’hiver. Visite guidée avec la curatrice en chef, Negishi Mika, où l’on apprend que le maître de l’estampe japonaise a déménagé quatre-vingt-treize fois en quatre-vingt-neuf ans dans ce quartier… Véritable cure de jouvence.

Ginza

Tokyo, quartier général de l'art

L’immeuble Shiseido, à Ginza, abritant au sous-sol sa galerie d’art.

Avec les flagships de toutes les marques, c’est l’épicentre du luxe... Entre autres tours, celle d’Hermès, cathédrale de verre dessinée par Renzo Piano, et celle de Chanel, dont la façade signée de Peter Marino joue sur le motif du tweed… Sans compter les nouveaux venus, les douze étages d’Uniqlo, imaginés par l’agence Wonderwall, et le Dover Street Market, concept-store de Comme des Garçons. Les galeries ont un peu déserté la place ces vingt dernières années. Reste, en étage, la célèbre Koyanagi, qui peut s’enorgueillir d’une écurie d’une trentaine d’artistes, dont Sophie Calle, Olafur Eliasson ou Hiroshi Sugimoto. Un peu plus loin se niche la galerie Shiseido, qui fêtera ses 100 ans l’an prochain. Elle est au sous-sol d’un immeuble graphique. Après Muji l’an dernier, c’est au tour de Shiseido de promouvoir la ville de Tokyo cette année. Eugene Kangawa, 29 ans, se tient devant son œuvre : une transposition un demi-siècle plus tard de la dernière scène de 2001 : l’Odyssée de l’espace, le film de Stanley Kubrick sorti en 1968 : une chambre dévastée…

Selon Eugene Kangawa, l’héritage de la génération précédente se divise en deux groupes : l’école de Takashi Murakami, qui mêle la tradition à la subculture, et celle d’On Kawara, plus conceptuelle. Son collectif, The Eugene Studio, se revendique de la seconde tendance. S’intéressant à la biotechnologie, à l’intelligence artificielle, aux projets d’urbanisme, le jeune plasticien déclare : «L’artiste ne doit pas être coupé du monde où il vit, mais penser la société.»

Pause gourmande sur ces justes paroles : le salon de thé Higashiya tient lui aussi de l’œuvre d’art. Accumulation de boîtes en bois gravé, installation de gâteaux emballés de papier, tableau de l’assiette blanche sur un set noir… Tout est affaire de style. Le designer Frédéric Périgot, fin connaisseur du Japon, rêve d’écrire un guide de Tokyo, où chaque balade s’achèverait par une dégustation de gâteau dans un jardin. Un kaki-koromo (kaki séché au beurre salé) sur une pelouse de Roppongi, un sakuramochi (pâte de riz et haricot rouge sur feuille de cerisier) dans le parc d’Ueno, un ichigomochi (à la fraise) dans le jardin impérial mitoyen de Ginza. Délices de Tokyo…

Tokyo express

Un hôtel : Hoshinoya
Le luxe d’un cinq-étoiles et la tradition d’un ryokan. Claustras et tatamis, chaque chambre est un cocon de bien-être. En prime, sur le toit, un onsen (source d’eau chaude) avec vue sur la skyline de la ville.
www.hoshinoya.com

Un restaurant :Shokkan
Entre cuisine kaiseki (qui accompagnait la cérémonie du thé) et repas gastronomique, cette table harmonise avec art goûts, textures et couleurs. Ne pas oublier d’acheter en partant le miso de tomates !
www.yonder.fr/cityguidesa/tokyo/restaurants/shokkan

Un salon de thé :Higashiya
Ici, les thés (une trentaine de variétés) et les gâteaux suivent le cours des saisons. Une expérience pour les yeux et les papilles en plein Ginza, en attendant l’ouverture prochaine d’une boutique dans le Marais, à Paris.
www.higashiya.com

Un lieu de vie :T-site
Dans le quartier de Daikanyama, le complexe T-site, signé Astrid Klein et Mark Dytham, appartient à la chaîne de librairies Tsutaya. Hymne aux livres, on y trouve des restaurants, un jardin pour chiens, une boutique de photo...
http://real.tsite.jp/daikanyama/english/

Un grand magasin :Tokyu Hands
Imaginez le sous-sol du BHV à tous les étages. On y trouve de tout et de façon pléthorique. Le rayon des stylos rend dingue Xavier Veilhan, et Valérie Lemercier plébiscite leurs Coton-Tige à bout unique...
www.tokyu-hands.co.jp

Balade arty dans Tokyo

Le Japon à Paris

Pour célébrer 160 ans de relations franco-japonaises, la diversité de la culture nippone est mise à l’honneur dans tout l’Hexagone. Sous le titre Japonismes 2018, cet hommage propose jusqu’en février 2019 plus de 50 événements. Sélection parisienne.

1. TeamLab, Au-delà des limitesà la Grande halle de la Villette
C’est la première fois que ce collectif propose une telle exposition en France. Une installation interactive et immersive présentera des œuvres aux frontières physiques inexistantes.
Du 4 mai au 2 septembre.

2. Ryoji Ikeda au Centre Pompidou
Une rétrospective du travail sur le son et la vidéo mené par cet artiste multidisciplinaire, membre du collectif Dumb Type. Avec des œuvres inédites réalisées après un séjour au Cern.
Du 16 juin au 17 septembre.

3. Fukami, plongée dans l’esthétique japonaise,à l’hôtel Salomon de Rothschild
Sous le commissariat de Yuko Hasegawa, directrice artistique du musée de Tokyo, une vision de l’esthétique japonaise qui mêle tradition et créations contemporaines.
Du 15 juillet au 18 août.

4. Kabukià Chaillot -Théâtre national de la Danse
Le kabuki est une forme de théâtre qui puise ses racines dans la période Edo, au XVIIe siècle. La pièce retrace une histoire d’amour et de vengeance entre deux samouraïs.
Du 14 au 20 septembre.

5. Naomi Kawase au Centre Pompidou
Une exposition sur le travail de la réalisatrice, qui sera précédée, en juillet, d’une avant-première mondiale de Vision, son dernier film.
Du 23 novembre au 6 janvier.

Sputniko!, artiste postgenre

Sputniko!, artiste postgenre

Mi-anglaise, mi-japonaise, l'artiste multimédia a étudié au Royal College of Art de Londres et donne des cours de design à l’université de Tokyo.

CV : mi-anglaise, mi-japonaise, elle a étudié au Royal College of Art de Londres et donne des cours de design à l’université de Tokyo. Artiste multimédia au féminisme revendiqué, elle s’empare, comme teamLab et d’autres artistes, des nouvelles technologies.
Ce qu’elle montre : une installation faite de fil rouge (avec de l’ADN de corail) sur l’île de Teshima (2016), Menstruation Machine, vidéo exposée lors de Japanorama au Centre Pompidou-Metz (2017), ou un robot qui imite le cri du corbeau. L’essentiel étant d’abolir les frontières entre les hommes et les femmes, les animaux et les êtres humains.
3 adjectifs pour le quartier de Shinjuku : chaotique, animé, varié.
Le goût de Tokyo : gratte-ciel et petites ruelles, le théâtre kabuki, uniquement avec des acteurs, et le théâtre takarazuka, uniquement avec des actrices.

Taku Satoh, maître designer

CV : depuis mars 2017, il est le seul directeur aux manettes de 21_21 Design Sight (le premier musée du design au Japon), dont il a été auparavant administrateur (aux côtés d’Issey Miyake et de Naoto Fukasawa) et curateur d’expositions. Adepte du zen et du surf, il est un designer célèbre. Logos, mangas, affiches, émissions pour la NHK... L’identité visuelle est son territoire. Son mantra ? «Tout est design dans la vie quotidienne.» Son travail consiste à rendre visible l’invisible.

Ce qu’il montre : 35 expositions dans ce musée ouvert depuis 2007. Actuellement, New Planet Photo City met les clichés de William Klein en regard de la nouvelle photographie asiatique.
3 adjectifs pour Roppongi : stimulant, artistique, noctambule.
Le goût de Tokyo :«Faire un pèlerinage dans le quartier de mon enfance, Kichijoji, et déguster un curry chez Kugutsu-so.»

En vidéo, les japonaises incitées à ne plus se maquiller dans le métro

Jean-Michel Othoniel, le sculpteur qui a le vent en poupe

$
0
0
Les œuvres emblématiques de Jean-Michel Othoniel

Portrait de Jean-Michel Othoniel dans l’exposition Dark Matters, Perrotin New York présentée jusqu’au 15 avril 2018.

L'artiste connu pour ses colliers et perles de verres partage en avant-première sa Big Wave, symbole des trente ans du musée d'Art moderne et contemporain de Saint-Étienne.

On le connaît surtout comme artiste du verre, pour ses colliers de perles et, maintenant, ses briques soufflées. Ses créations mélangent ses rêves à la science. Le fragile au temporel. L’obscurité à la lumière. Le tragique au merveilleux. À New York, Jean-Michel Othoniel vient d’inaugurer l’ensemble des nouveaux espaces de la Galerie Perrotin par un déploiement de pièces monumentales  (1). À Marseille, dans quelques jours, il sera de l’exposition collective Or, qui s’ouvre au MuCEM  (2). À l’automne, il déploiera ses tornades au musée des Beaux-Arts de Montréal. Il nous dévoile, en avant-première, sa gigantesque Big Wave, emblème des trente ans du musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne  (3), installée dans le lieu même où il s’est initié, enfant, au domaine qui allait devenir le sien. Embarquement immédiat !

Madame Figaro. –Pourquoi cette vague énorme et envoûtante à Saint-Étienne ?
Jean-Michel Othoniel. – Je vais de plus en plus vers l’architecture, la création d’espaces… Cette vague est monumentale – elle pèse 25 tonnes, mesure 6,5 mètres de haut, 15 mètres de long – et, pourtant, elle vibre et s’illumine par le jeu des miroirs à l’intérieur de ses vingt mille briques… Avec ses reflets d’encre mordorés, elle n’est jamais la même. Elle m’évoque à la fois les terrils noirs de mon enfance à Saint-Étienne et une mer sombre avec les tragiques tsunamis, comme celui qui l’a inspirée quand j’étais au Japon en 2011. Compte tenu de sa démesure – elle est encore plus grande que celle montrée cet été à Sète –, il fallait un musée pour l’accueillir. Et qu’il soit très accueillant, car le montage durera un mois ! Celui de Saint-Étienne m’accompagne depuis mes débuts. C’est là que, avec mon école, j’ai découvert les expositions d’art minimal et radical de Robert Morris, de Tony Cragg, de John McCracken… ! J’y suis né en tant qu’artiste et je suis très heureux de participer à son anniversaire. Mais cette vague m’emporte, il faut que je lui trouve un lieu – un musée à New York ? en Corée ?

Après votre exposition au Brooklyn Museum en 2012, vous revenez exposer à New York, à la Galerie Perrotin…
On y voit un corpus d’une trentaine d’œuvres nouvelles déployées à tous les étages. Au-delà de ces œuvres monumentales, j’expose pour la première fois toute ma série de peintures à l’encre noire sur fond d’or blanc. Comme des miroirs sans reflets. Elles illustrent mon désir de revenir à quelque chose de plus maîtrisable que le monumental, de plus simple, de plus direct…

Vous préparez aussi une exposition au musée de Montréal ?
Avec de grandes œuvres suspendues en forme de tornades, un peu comme des mobiles motorisés, en écho à l’exposition consacrée à Calder qui a lieu au même moment dans ce musée. C’est un artiste que j’aime beaucoup pour son côté joyeux et grave, son rapport à la couleur, au mouvement…

Quelle est la trame commune de toutes ces expositions ?
Le fil central, c’est la notion de l’émerveillement, à l’origine intuitive, mais qui se révèle, actuellement, être un engagement face au monde. La découverte que, malgré le grand positivisme qui m’anime, les noirceurs du monde pénètrent mon travail – je pense à la vague sombre, aux miroirs au tain voilé, aux grandes tornades qui rappellent les événements climatiques… La douceur de vivre est sûrement moins évidente pour un enfant d’aujourd’hui qu’elle l’était pour moi dans les années 1970.

(1) Dark Matters, jusqu’au 15 avril, à New York. www.perrotin.com
(2) Or, du 25 avril au 10 septembre, à Marseille. www.mucem.org
(3) Face à l’obscurité, du 26 mai au 16 septembre, à Saint-Étienne. www.mam-st-etienne.fr

Les oeuvres emblématiques de Jean-Michel Othoniel

En vidéo, les coulisses de la restauration du musée des Arts Décoratifs

Sydney, la nouvelle destination touristique arty de l'Australie

$
0
0
Sydney, la nouvelle destination touristique arty de l'Australie

L’Opéra de Sydney est un des lieux d'exposition de la 21e édition de la Biennale d'art contemporain de Sydney qui s’intitule Superposition : Equilibrium & Engagement.

Biennale VIP, scène théâtrale ultra-connectée et épicentres artistiques pour millennials… La cité australienne invente un nouveau monde culturel qui aimante tous les talents, des minorités aborigènes aux artistes emblématiques chinois. Galerie de portraits.

À Bondi Beach, une série de sculptures s’invite face à l’océan Pacifique. Dans les anciens entrepôts de Coc­katoo Island, Ai Weiwei, star de l’art contemporain, a installé, le temps de la Biennale (jusqu’au 11 juin), son monumental Law of the Journey, un canot gonflable de 60 mètres de longueur, rempli de 250 figurines de migrants. En juin, lors du festival de sons et lumières Vivid Sydney, les voiles de l’Opéra afficheront des motifs aborigènes grandeur nature…

Bienvenue à Sydney, où, depuis le krach boursier de 2008, la planète artyétend son territoire et redessine l’âme d’une ville longtemps réputée pour ses plages de rêve et ses surfeurs. La crise a redistribué les cartes : Sydney a vu naître des festivals, des galeries éphémères, et l’art s’est peu à peu déplacé du centre d’affaires et des institutions vers de nouveaux quartiers. «L’Australie est un pays jeune. Il revient aux artistes d’ex­plorer de nouvelles identités et de définir l’em­preinte culturelle de Sydney», lance Liz Ann Macgregor, directrice du Museum of Contemporary Art (MCA). Visionnaire, la ville a commandé à l’agence d’architecture japonaise Sanaa (Louvre-Lens) l’extension de son prin­cipal musée, la Art Gallery of New South Wales. Avant-gardiste, elle a invité la commissaire nipponne Mami Kataoka, directrice, à To­kyo, du Mori Art Museum et référence de la région Asie-Pacifique, à piloter sa 21e Biennale d’art. Multiculturelle, la ville revisite aussi ses origines aborigènes au grand jour et embrasse une importante diaspora panasiatique – chi­noi­se, thaïe ou malaisienne – férue de créativité.

Fièvre australe

Sydney, l'adolescence de l'art

Autre endroit d’exposition de la Biennale, Carriageworks. Établi en 2007 sur une ancienne friche industrielle de 50 hectares, c’est un centre artistique pluridisciplinaire qui accueille collectifs et compagnies en résidence.

En une décennie, le paysage culturel made in Sydney s’est enrichi : les collections de la White Rabbit Gallery, fondée par la milliardaire Judith Neilson dans le quartier de Chippendale, s’imposent désormais en matière d’art contemporain chinois. De nombreux artistes, encore inconnus en Chine, y sont exposés et plébiscités. Même suc­cès pour Carriageworks, toujours à Chippendale : cette ancienne friche industrielle de chantiers ferroviaires qui s’étend sur 50 hectares s’est trans­formée en une sorte de palais de Tokyo austral. Depuis son ouverture, le public double chaque année, jusqu’à atteindre 1,2 million de visiteurs en 2017. Lisa Havilah, sa directrice depuis cinq ans, prend des risques, marie les genres et transcende les disciplines : le lieu accueille huit compagnies résidentes et programme, sans ciller, art contemporain, performances, opéra, danse, théâtre, musique alternative, séminaires et marchés de producteurs en plein air.

Bouillonnement créatif

«Sydney est un laboratoire expérimental unique, précise Kip Williams, directeur artistique de la Sydney Theatre Company. L’isolement est tel en Australie que les artistes se retrouvent à Sydney et y confrontent leurs pratiques, souvent développées en autarcie. C’est ainsi que les disciplines et les idées se mélangent, muent ou fu­sionnent », poursuit ce trentenaire accompli qui a raflé tous les prix de mise en scène ces dernières années. « La jeune génération crée pour un public qu’elle s’est acquis sans attendre les commandes institutionnelles. C’est en s’ex­primant que les artistes se font connaître !»

Lisa Havilah, directrice de Carriageworks : la force de frappe

Sydney, l'adolescence de l'art

Lisa Mavilla, directrice du Carriage Work, l'équivalaent du Palais de Tokyo à Paris.

Qui ? Lisa Havilah s’est très tôt engagée dans la voie artistique en étudiant la peinture et l’écriture créative. Encensée par la critique et la scène politique nationale pour son action à la tête de Carriageworks, elle s’impose aujourd’hui comme celle qui a fait naître le palais de Tokyo de la région Asie-Pacifique

Quoi ? En prenant les rênes de Carriageworks en 2011, elle a transformé d’anciens chantiers ferroviaires en l’une des institutions les plus progressistes et innovantes d’Australie. Son épicentre, où art contemporain, compagnie de danse, représentations, débats, création musicale et résidences d’artistes se côtoient. Une prouesse économique et culturelle.

Daniel Boyd , artiste aborigène et Figure de proue

Qui ? Référence en Australie et sur la scène internationale, le peintre aborigène, né en 1982 et lauréat du Bulgari Art Award en 2014, réinterprète sur d’immenses toiles des scènes historiques d’après des photographies du XIXe siècle ou du début du XXe. Ses peintures sont non seulement exposées dans les principaux musées de la ville (MCA, Art Gallery of NSW), mais également étudiées dans les cours d’histoire de l’art et les universités.

Quoi ? Loin des capitales culturelles, au contact de la terre et de ses ancêtres, Daniel Boyd, représenté par la galeriste Roslyn Oxley, explore l’empreinte britannique sur l’art australien et aborigène. Il participe à faire de Sydney un pôle artistique majeur.

Kip Williams, directeur artistique du Sydney Theatre Company : l’enfant prodige

Sydney, l'adolescence de l'art

Kip Willaims, directeur du Theatre Sydney Theatre Company, et metteur en scène.

Qui ? Repéré par le mari de Cate Blanchett, Andrew Upton, son prédécesseur à la tête de la Sydney Theatre Company, ce brillantissime metteur en scène lui a succédé fin 2016. Connu pour son approche visionnaire, le trentenaire a raflé toutes les récompenses au niveau national et entend bien faire briller le théâtre australien sur la scène internationale.

Quoi ? Il promeut la diversité et les nouveaux médias (écrans géants et technologie sont au cœur de ses productions), allant jusqu’à mettre en scène la performance en direct. En tant que directeur artistique, il programme désormais seize pièces par an et en dirige trois : atypique, son choix se porte souvent sur les femmes ou une minorité ethnique, comme pour le jeune Disapol Savetsila, australo-thaï de 23 ans, promu auteur en résidence après le phénoménal succès de sa pièce Australian Graffiti.

Carnet d'adresses

The Old Clare. Cet hôtel design installé dans une ancienne brasserie insuffle une énergie créative au cœur de Chippendale. Rénovation intelligente signée Tonkin Zulaikha Greer, restaurant supervisé par le chef étoilé britannique Jason Atherton et proximité avec The White Rabbit Gallery et Carriageworks : l’endroit a vraiment tout pour plaire.
theoldclarehotel.com.au.

Tea House à la White Rabbit Gallery. On prolonge une visite des collections en commandant un thé (carte rare et exceptionnelle) ou une assiette de dim sums fabriqués sur place ; une immersion en territoire chinois. whiterabbitcollection.org/teahouse.

Chiswick at the Gallery. Un espace baigné de lumière niché dans la Art Gallery New South Wales, où l’on goûte à la cuisine de Matt Moran, dont une partie des légumes et herbes pousse devant le musée. www.chiswickrestaurant.com.au

Golden Age Cinema and bar. Le glamour du cinéma d’antan, une salle vintage restaurée avec soin, un programme de films indépendants et un bar caché pour passer une soirée culturelle inédite. ourgoldenage.com.au

MCA Cafe. Pour une vue imprenable sur l’Opéra de Sydney et le Harbour Bridge, on prendra un verre sur la terrasse du Museum of Contemporary Art (MCA). mca.com.au

Avant de partir

Consulter un guide. Le BroadSheet Sydney Food, pour trouver les meilleures adresses foodingà Sydney : un bar speakeasy, un excellent café, une boulangerie de quartier ou le dernier restaurant à la mode. Indispensable. broadsheet.com.au/sydney.

Voir une exposition.À l’ambassade d’Australie, à Paris, pour découvrir des artistes et des photographes australiens.

Suivre l’actualité. De la galerie Arts d’Australie, à Paris, emmenée par Stéphane Jacob, pour se familiariser, entre autres, avec l’art aborigène.

Revoir le filmAustralia, de Baz Luhrmann, avec Nicole Kidman et Hugh Jackman, pour se plonger dans la magie des grands espaces australiens.

Partir avec La Maison de l’Océanie, spécialiste du voyage sur mesure en Australie et membre des Maisons du Voyage. Embarquez pour une escapade à Sydney de 9 jours-5 nuits, à partir de 1 390 euros.
Renseignements et réservations sur www.maisonsduvoyage.com.

Sydney, l'adolescence de l'art

Découvrez toutes les adresses incontournables pour vous évader.

Adrian Cheng, le milliardaire qui révolutionne la vie culturelle hongkongaise

$
0
0
Adrian Cheng

Adrian Cheng au sommet de K11 Atelier, dernier immeuble inauguré au sein de son pharaonique projet de Victoria Dockside, sur la façade maritime hongkongaise.

L’héritier hongkongais de 39 ans règne sur un empire. Inventeur décomplexé du concept consistant à installer un musée au cœur d’un centre commercial, il tisse le lien entre luxe et art contemporain.

Le jour s’estompe sur la baie de Hongkong et la lumière s’apaise. Du haut du 21e étage de l’immeuble K11 Atelier, la vue dominante à 360 degrés est majestueuse. Un aigle aux ailes déployées frôle les façades vitrées. Tout en bas, une jonque vogue, perdue dans cet environnement de verre et de béton. Au loin, vers le continent chinois, l’ancien aéroport transformé en terminal pour navires de croisière accueille ces immenses immeubles flottants horizontaux. Vers l’ouest, sur la colline du Peak, la tour Opus, signée de l’architecte star Frank Gehry ,tord ses hautes colonnes résidentielles. À l’opposé, la future gare TGV reliée à la Chine continentale se prépare.

Bienvenue dans la capitale financière de 7 millions d’habitants, où une intense promiscuité urbaine côtoie un immobilier débridé, où le prix du mètre carré peut atteindre 150.000 €. Pour l’heure, une fébrilité palpable se répand sur la moquette verte du salon pour grands enfants du 21e étage - baby-foot, coussins et canapés -, cible principale du maître des lieux, Adrian Cheng. Son bureau de Central vient d’avertir : «Il arrive.» Fils aîné et petit-fils de milliardaires de Hongkong, celui que tous appellent «Adrian» pratique une exigence de visionnaire. La fortune familiale - dans le top 10 local et 58e au classement international de Forbes - s’est construite sur un empire joaillier - Chow Tai Fook (CTF), leader mondial avec 5,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 2 400 boutiques -, immobilier et commercial - New World Development (NWD), 5,87 milliards d’euros de CA. Le conglomérat approche les 50.000 employés tandis que ses investissements inondent la Chine et le monde. Adrian, 39 ans, look de dandy et sourire aux lèvres, respectivement DG de CTF, vice-président exécutif de NWD et président-fondateur de K11, une des compagnies les plus innovantes de Chine, revisite les actifs maison en leur insufflant culture et zénitude. Chez les Cheng, chaque génération apporte sa pierre à l’édifice. Le grand-père a épousé la fille du joaillier de Macao et développé le business à Hongkong. Le père, Henry, a développé l’immobilier - bureaux, résidences et centres commerciaux. Adrian, entré dans le groupe en 2006 après un cursus universitaire d’excellence - diplôme d’art à Harvard, programme culturel de Stanford à Kyoto - et une formation bancaire idoine (USB, Goldman Sachs), s’est attelé au challenge du troisième millénaire en lançant une révolution culturelle dédiée au business.

Luxe, culture, nature

Zen dans la cité

La piscine épurée de Pavilia Hill. Les espaces extérieurs ont été conçus avec le moine zen Shunmyo Masuno.

Une sorte d’union improbable entre Mao et Rockefeller… Résultat, l’héritier qui, plus jeune, se rêvait ténor, dynamite le business model local avec talent. Plutôt que de valider des résultats financiers, Adrian le révolutionnaire fait bouger les lignes. Il souhaite la même chose pour ses trois jeunes enfants : qu’ils «pensent différemment et influencent le monde». Précis, impliqué, dormant peu - il adresse des messages à toute heure du jour et de la nuit à ses équipes qu’il choisit jeunes -, il voyage constamment - Myanmar, Sibérie, Singapour dernièrement - et multiplie les rencontres : un dîner avec Xavier Niel et Delphine Arnault en février à Paris, un autre avec le designer Marc Newson et la styliste Charlotte Stockdale au cœur des Alpes, etc.

Depuis dix ans, cet inventif prépare le groupe familial à devenir la plateforme d’entrée pour les marques de luxe en Chine. Sa cible : les millennials, génération 1988-1994, ajoutés à la Génération Z de 1995-2010, soit un futur marché de 566 millions de consommateurs, avertis, versatiles et sans frontières. Ajoutons la touche chinoise due aux décennies de politique de l’enfant unique aujourd’hui révolue : ces petits chéris, choyés par leurs parents et gâtés par leurs grands-parents, cumulent six personnes prêtes à tous les sacrifices financiers pour améliorer leur niveau de vie… Un rêve de businessman. Adrian le disruptif parle aux millennials et accompagne leur mode de vie - luxe, culture, nature. Après le Grand Timonier, le Grand Frère des Bobos. Le slogan qu’il a érigé en ADN de sa marque, The Artisanal Movement, promeut le savoir-faire au centre de chacun de ses projets. Le dernier, le pharaonique Victoria Dockside - 2,1 milliards d’euros d’investissements, fin du chantier en 2019 -, où siège K11 Atelier, redessine sur près de 28 hectares la façade maritime de Hongkong. «De l’Asie», corrige Adrian, arrivé et installé dans un canapé comme chez lui. Il ambitionne d’en faire le nouveau cœur branché de Hongkong, avec un quartier dédié à l’art et au design, cerné d’une avenue des stars façons Hollywood, dessinée par le paysagiste star James Corner, qui a signé la High Line de New York. Ajoutons des bureaux, un hôtel Rosewood - la marque, qui possède le Crillon, est dirigée par sa petite sœur Sonia - et un gigantesque K11 Art Mall autour du concept, un peu curieux à nos yeux d’Occidentaux, d’œuvres d’art installées au sein du centre commercial : au K11 de Shanghai, en 2014, pendant trois mois, Adrian a fait découvrir à 350.000 personnes 40 tableaux de Monet prêtés par le musée Marmottan - la plus grande exposition en Chine de l’impressionniste - et augmenté de 30 % les ventes dans le mall. Vertueuse culture.

En 2023, K11 comptera 34 centres commerciaux dans une quinzaine de villes chinoises. Ces projets résidentiels racontent une nouvelle histoire. À Hongkong, dans le quartier de Mount Pavilia, un parc de sculptures accueille une œuvre de Jean-Michel Othoniel (un artiste de la Galerie Perrotin, qui a ouvert en 2012 une antenne à Hongkong) et une de Tatiana Trouvé. Au Pavilia Hill, l’esthétisme zen nippon se diffuse des abords extérieurs - conçus avec un moine japonais - à la sereine piscine souterraine.

“Pique-nique et rêves d’aurore”

Jardin zen

Le jardin zen sur le toit de la tour Skypark, au beau milieu de la skyline de la ville.

Au sommet de l’immeuble Skypark, dans le quartier d’affaires de Mong Kok, plutôt qu’un penthouse, le tycoon a planté un jardin sur le toit et aménagé un escalier en plein air pour pique-niquer au 28e étage, au milieu de la skyline. «Pique-nique et rêves d’aurore» annonce la signature marketing de l’endroit. Maître du wording et as du business, Adrian, chineur et collectionneur, est aussi profondément épris d’art. Sa K11 Art Foundation (KAF, créée en 2010), à but non lucratif, est le cœur de son projet. Objectif : ouvrir la Chine à l’art en éduquant sa population, en faisant connaître ses artistes et en soutenant sa création émergente. Après l’avoir présentée lors d’un dîner qui rassembla le gratin culturel à la Biennale de Venise, Adrian a depuis établi des échanges avec les institutions décisives.

À Paris, trois ans de collaboration avec le palais de Tokyo et un partenariat dédié aux artistes chinois avec le Centre Pompidou.À Londres, une exposition coorganisée avec la Serpentine Gallery et curatée par la star du genre, Hans Ulrich Obrist. Idem à New York, avec le MoMA PS1 et son directeur, Klaus Biesenbach. À Wuhan, aménagement d’un village d’artistes. L’an dernier, Adrian a présenté au Salon de Milan la ligne de meubles qu’il a coréalisée avec le designer Shigeru Uchida. Emerald City, la première exposition de la KAF, inaugurée lors de la dernière foire Art Basel Hongkong ,accueille des artistes chinois et internationaux. En parallèle, Adrian l’avisé multiplie ses participations de luxe avec des marques auxquelles il ouvre le marché chinois : Sergio Rossi ,Moda Operandi, Dazed Media, Not just A Label… Il avance dans l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et s’allie avec le géant digital chinois Tencent. Tout se tient dans ce business model en rhizomes. Cet écosystème lui procure les datas de la consommation de cette communauté VIP choisie qui préfère louer bijoux, vêtements, appartements et autres services. Il proposera bientôt à cette «génération BAT» - pour sa présence sur les géants du Net que sont Baidu, Alibaba et Tencent - de tester tout cela via leur avatar. New World Group les guidera, les conseillera, les analysera. On line et off line. «En cercle fermé», résume sobrement le maître des lieux, alors que le soir tombe sur Victoria Dockside. Le slogan du projet, qui reprend son écriture manuscrite, proclame : «Faites des vagues.» Le tsunami approche.

Le temple pharaonique d'Adrian Cheng


Ghada Amer, artiste franco-égyptienne, a créé un jardin "anti-machiste" de 16.000 cactus

$
0
0
Ghada Amer, artiste franco-égyptienne, a créé un jardin "anti-machiste" de 16.000 cactus

L'artiste franco-égyptienne Ghada Amer devant son œuvre anti-machiste intitulée "Cactus Painting", composée de 16.000 cactus, dans la grande nef du Centre de création contemporaine Olivier Debré (CCC OD) (Tours, le 31 mai 2018).

L'œuvre, installée à Tours, est une réponse à la domination du monde de l'art par les «mâles, blancs et anglo-saxons».

L'artiste franco-égyptienne Ghada Amer a planté à Tours 16.000 cactus dans la grande nef du Centre de création contemporaine Olivier Debré (CCC OD), comme un manifeste anti-machiste. Parlant de «phactus» (mot-valise regroupant phallus et cactus), l'artiste, qui vit depuis une trentaine d'années à New York, est révoltée par la domination du monde de l'art par les «mâles, blancs et anglo-saxons».

L'immense potager en carrés de cactées hostiles se veut ainsi une spectaculaire interrogation sur la place des femmes dans la peinture abstraite américaine de l'après-guerre, dont Josef Albers et Frank Stella ont été les maîtres.

Symbole de l'exclusion des femmes

Ghada Amer, artiste franco-égyptienne, a créé un jardin "anti-machiste" de 16.000 cactus

"Cactus Painting", œuvre anti-machiste de l'artiste franco-égyptienne Ghada Amer composée de 16.000 cactus, dans la grande nef du Centre de création contemporaine Olivier Debré (CCC OD) (Tours, le 31 mai 2018).

«C'est très symbolique de ce moment où les femmes ont été exclues, effacées de la modernité dans l'art», explique Ghada Amer en revendiquant un «geste politique».

L'artiste investit aussi la «galerie noire» du CCC OD avec des réalisations picturales en toiles brodées des dix dernières années. «En 2009, il s'est produit un déclic : j'ai commencé à maîtriser mon travail sur la broderie... Avant j'apprenais», assure Ghada Amer sur cette technique qui fait sa renommée depuis les années 1990.

Pour la Franco-Egyptienne, les toiles brodées sont le moyen de s'aventurer en tant que femme sur ce «terrain très masculin de la peinture».

Pornographie et féminisme

Ghada Amer, artiste franco-égyptienne, a créé un jardin "anti-machiste" de 16.000 cactus

"Cactus Painting", œuvre anti-machiste de l'artiste franco-égyptienne Ghada Amer composée de 16.000 cactus, dans la grande nef du Centre de création contemporaine Olivier Debré (CCC OD) (Tours, le 31 mai 2018).

De même, les thèmes et la manière de traiter le corps de la femme dans son œuvre sont souvent inspirés de la pornographie : là encore, «c'est une incursion dans le domaine de l'homme des revues porno, en complète dichotomie avec la broderie comme moyen d'expression», explique l'artiste.

Le CCC OD fait enfin dialoguer ce «dark continent» (en référence à la définition par Freud de la sexualité féminine comme un «continent noir») avec des prototypes récents de sculptures faussement naïves en laiton chromé : rose, petits lapins ou Mickey... Ces œuvres, de l'aveu même de l'artiste, marquent une rupture dans son approche conceptuelle : «En passant à la sculpture, en n'utilisant pas la broderie, je me libère de mon discours féministe», assure-t-elle.

«Cactus Painting» (2 juin-6 janvier 2019) et «Dark Continent» (2 juin-4 novembre), au Centre de création contemporaine Olivier Debré de Tours

Art Attack : l’art contemporain envahit le Royal Monceau

À la découverte des secrets de restauration du musée des Arts décoratifs

"Art Attack", l'exposition d'art contemporain qui agite le Royal Monceau

$
0
0
Art Attack, l'art contemporain au Royal Monceau

Jusqu'au 15 août, le Royal Monceau-Raffles Paris vit au rythme de l'exposition «Art Attack».

Peintures, sculptures, performances... cet été l'art urbain fait vibrer le palace parisien et résidence d'artistes le Royal Monceau. Coup d'œil sur cette invasion artistique.

L'attaque est renversante, jusqu'au 20 août 2018, l’exposition «Art Attack» s'installe dans le palace parisien Le Royal Monceau et présente une collection d'œuvres d’art urbain, de pop art ainsi que des live performances de plus de 30 artistes internationaux.

Au Royal Monceau, l'art est omniprésent toute l'année (avec un service exclusif d'Art Concierge, une Librairie des Arts, une galerie d'art contemporain, une collection privée et même un cinéma de 99 places) que cette expo-vente pose ses valises, dans le palace récemment rénové par le célèbre designer Philippe Starck.

Art urbain, pop art et live performances

Art Attack : l’Art contemporain envahit Le Royal Monceau - Bradley Theodore

<p>«Karl» (2018), Bradley Theodore, acrylique sur papier journal, 75 x 100 cm, 15.500 €.</p>

Plus d’une trentaine d’œuvres de la culture «urbaine et pop art» ont été sélectionnées par Art Photo expo, partenaire de la galerie d’art du palace parisien : Jef Aérosol, Banksy, Invader, Jeff Koons, Mr. Brainwash, JonOne, Bradley Theodore, pour ne citer qu'eux. Audrey Trabelsi, cofondatrice d’Art Photo Expo France, animera l’événement, en plus des performances accessibles sur inscription. Le pochoiriste Jef Aérosol a notamment été sélectionné pour dédicacer à la bombe aérosol le sol et la vitrine, tandis que Tempo Nok s’est emparé des murs de la galerie lors de l'inauguration.

Au-delà de ces démonstrations étonnantes, les créations exposées sont aussi bien à admirer, qu'à acheter. Œuvres au pochoir, calligraphies, graffitis, dessins, sculptures, photographies, peintures, collages... offrent un vaste aperçu de différentes techniques. Toutes les œuvres proposées à la vente sont des tirages de valeur en édition limitée (de 1600 € à 20.000 €).

Jef Aérosol, Banksy, Invader, Jeff Koons, une mosaïque d'artistes

Art Attack : l’Art contemporain envahit Le Royal Monceau - flyer Art Attack au Royal Monceau-Raffles Paris

<p>Flyer annonçant les artistes invités à l'exposition vente Art Attack se déroulant du 4 mai au 20 août 2018 au Royal Monceau-Raffles Paris.</p>

Voici un petit aperçu des artistes invités et exposés de l'événement : Jef Aérosol, le pochoiriste pionnier du street art rock-pop-punk. HiroAndo, le néo art japonais en sculpture. Banksy, le célèbre graffeur engagé anonyme. Giuliano Bekor, le photographe pop pluridisciplinaire. RemyBond, le Français influencé par la culture pop. MR. Brainwash, street-pop artiste de Los Angeles à Paris. Déborah Bruni, l’histoire repensée d’un point de vue féminin. Cali, le bic art engagé. Chloé B.B, les mosaïques pleines d’images. Christophe Catelain, le photographe plasticien de New York à Singapour. Annick b. Cuadrado, la mise en scène des logos de grandes enseignes. Robert Combas, entre graff, street art, et bande dessinée. Erro, les collages décalés, saturés et ultracolorés. Invader, l’anonyme des mosaïques pixellisées. JonOne, graffeur autodidacte expressionniste abstrait. Kokian, néo-expressionniste «bad painting» aux slogans qui interpellent. Et last but not least, Jeff Koons, qu'on ne présente plus.

Art Photo Expo. Le Royal Monceau Raffles-Paris. 37-41 Avenue Hoche, 75008, Paris. www.leroyalmonceau.com. Plus d'informations sur www.artphotoexpo.com. Entrée libre, du mardi au samedi, de 11h30 à 19 heures (entrée libre par l’Hôtel Le Royal Monceau), et les dimanche et lundi de 14 heures à 19 heures.

En images, Art Attack : l'art contemporain envahit le Royal Monceau

En vidéo, Jean-Marie Périer expose ses clichés de créateurs à Paris

À 30 minutes de Tokyo, visite de l'époustouflante Fondation Odawara

$
0
0
Hiroshi Sugimoto, aux sources du temps

Tous les bâtiments érigés sur le site utilisent des méthodes de construction traditionnelles, et célèbrent différents styles architecturaux japonais. Hiroshi Sugimoto veut rendre hommage à ces traditions, et les transmettre aux générations futures.

Entre architecture et nature, modernité et tradition, l’Observatoire Enoura offre aux visiteurs une immersion sensorielle et spirituelle dans l’essence de la culture japonaise.

Les artistes passent leur existence à faire vivre leur enfance, affirmait Pablo Picasso. Pour Hiroshi Sugimoto, ce n’est pas une image. Artiste majeur de la scène contemporaine, il est revenu à Odawara, à trente minutes de Tokyo, pour y créer un lieu époustouflant, une œuvre de land art suspendue au-dessus de l’océan Pacifique. L’Odawara Art Foundation, l’œuvre la plus récente et la plus spectaculaire de cet immense artiste, est née des voyages en train qu’il effectuait, enfant, avec sa famille pour se rendre dans les sources chaudes de la région. «Je dois beaucoup à Odawara, confie-t-il. Mes plus anciens souvenirs sont ceux de la mer vue depuis la fenêtre du train sur l’ancienne ligne Tōkaidō, d’Atami à Odawara. Lorsque le train sortait du tunnel, l’océan Pacifique apparaissait. Mes yeux s’ouvraient tout grands devant la ligne d’horizon qui s’étendait devant moi. À ce moment précis, je m’éveillais au fait que j’étais moi et que j’étais sur cette Terre.»

La Fondation Odawara, qui a ouvert à l’automne dernier, est un de ces lieux qui déclenchent l’émerveillement, comme d’autres conçus également par des artistes contemporains : Naoshima, au Japon, Inhotim, au Brésil, le cratère Roden, dans l’Arizona, ou encore le Lightning Field, au Nouveau-Mexique. Elle n’occupe pour l’instant que 1 000 mètres carrés sur les 10.000 au total, à flanc d’une colline couverte de citronniers et d’orangers, à trente minutes de Tokyo par le Shinkansen, le TGV japonais, avec la baie de Sagami à perte de vue. «Il y a vingt ans, j’ai commencé à penser à une fondation. Il m’a encore fallu dix ans pour trouver le terrain», raconte l’artiste. Son but est de transmettre l’essence de la culture japonaise au monde entier. Le lieu, où chaque détail, jusqu’au plus minuscule, a été pensé par Sugimoto, mêle l’ancien et le contemporain, l’architecture et la nature, la photographie et le théâtre nô, l’impermanent et l’immuable, la coutume et la modernité, fidèle à l’esthétique japonaise qui associe, dans une grande harmonie, des éléments antagonistes. «Dans ce monde matérialiste et consumériste, alors que tant de beauté naturelle a été détruite, nous avons plus que tout besoin de faire revivre ces anciennes traditions japonaises», affirme-t-il.

Découverte de l'Obersavatoire Enoura

Le souvenir de la découverte de l’océan, au sortir du tunnel ferroviaire, est peut-être le rosebud de Sugimoto. Il a été l’inspiration de la partie la plus connue de son œuvre : les Seascapes (par analogie à landscape, «paysage»), des océans photographiés en noir et blanc dans des lieux variés (la mer Ionienne à Santa Cesarea, la Baltique à Rügen, la mer Tyrrhénienne à Scilla, etc.), à différentes heures et différentes saisons, mais toujours saisis exactement de la même manière. Des images d’une grande puissance méditative qui ont fait de Sugimoto l’un des dix artistes contemporains les plus cotés. Ses œuvres, exposées dans d’illustres musées et galeries de la planète, se vendent des centaines de milliers d’euros. Il sera, cet automne, l’artiste invité du château de Versailles, et ouvrira la saison de l’Opéra de Paris l’année prochaine.

Né à Tokyo en 1948, Hiroshi Sugimoto s’est installé aux États-Unis en 1970. Il vit à New York. Outre la photographie, son art couvre un spectre très large : la sculpture, les installations, le théâtre et même l’architecture. Il a créé une agence d’architecte qui réalise des projets aussi divers qu’un bar à sushis, un musée privé à Tokyo ou un appartement à New York pour un collectionneur. Dans tout son travail, toujours cette obsession de notre relation au temps, de notre place dans l’univers, de la métaphysique, de la nature, de nos perceptions et de l’origine de la conscience.

La Fondation Odawara, œuvre totale, conjugue parfaitement toutes les composantes de son univers. «À travers toute l’histoire de l’humanité, explique Hiroshi Sugimoto, l’art a symbolisé le summum de notre évolution mentale et spirituelle. Lorsque nous sommes devenus des êtres conscients, il a célébré cet éveil par des peintures rupestres. À notre époque, alors que nous sommes à un point crucial de notre évolution, l’art a perdu sa clarté de propos. Que devrait-il exprimer aujourd’hui ? Difficile de répondre. Par contre ce que nous pouvons faire, c’est retourner à la source de la conscience humaine, l’explorer et tracer sa course jusqu’à maintenant. C’est la mission que j’avais en tête lorsque j’ai imaginé l’Observatoire Enoura.»

L'Observatoire conçu pour les équinoxes et les solstices

L’Observatoire – la partie visible de la Fondation – est entièrement conçu autour de la lumière des équinoxes et des solstices et, en ce sens, se réfère au land art. Il rappelle les assemblages de monolithes que l’on trouve un peu partout sur la planète. «Au tout début de notre histoire, au moment où les Anciens ont développé un début de conscience, leur premier mouvement a été d’identifier la place qu’ils occupaient dans l’immensité de la voûte étoilée, analyse l’artiste. Je crois que si nous nous tournons à nouveau vers l’observation ancienne des cieux, nous trouverons des lueurs qui nous dirigent vers le futur.»

La forme la plus inattendue, dans cet univers naturel, est une structure en acier de 70 mètres de long qui jaillit du calme de ce jardin, comme un objet venu d’ailleurs. Le matin du solstice d’hiver, le soleil s’élève de la baie de Sagami et y plonge ses rayons pour illuminer une roche déposée à son entrée. «Mon but, en concevant ce complexe, explique Sugimoto, est de reconnecter les gens, visuellement et mentalement, avec les plus anciens souvenirs humains que sont les phénomènes naturels.»
Alignée le long du tunnel, une scène de théâtre nô réalisée en blocs de verre optique – le verre le plus pur – sur une structure en bois de cyprès. Le matin du solstice d’hiver, le verre capte la lumière, et les acteurs semblent littéralement flotter dans l’espace, au-dessus de la mer, devant les spectateurs assis dans un théâtre antique, réplique de celui de la ville étrusque de Ferento, dans le Latium.

Pour les équinoxes de printemps et d’automne, Hiroshi Sugimoto a imaginé une scène faite de roches excavées lors de la préparation du site. Les rochers qui marquent les quatre coins de la scène viennent d’une carrière locale. Ils avaient été à l’origine, au XVIIe siècle destinés au château d’Edo . «Mon idée pour cette scène, explique l’artiste, est que la pièce nô commence juste avant l’aube, lorsque la nuit va laisser sa place à la lumière, et que les acteurs principaux du premier acte de la pièce retournent dans les ténèbres lorsque le soleil se lève directement derrière la scène.» Dans son univers, art et spirituel ne font qu’un.

Maître de la rigueur

Sugimoto est le maître absolu de la rigueur, un ascète qui choisit, chaque matin, les œuvres qu’il mettra sur les murs de sa résidence en fonction de son état d’esprit et des personnes qui viendront lui rendre visite. Dans la préparation du projet de l’Observatoire, il s’est fixé deux règles : respecter les préceptes du Sakuteiki, l’ouvrage sur l’art du jardin remontant à l’époque de Heian (794-1185), et n’utiliser que des pierres anciennes. «J’ai passé plusieurs décennies à collectionner une diversité de pierres et d’objets en pierre de la période des kofuns (de 250 à 538 après J.-C.) jusqu’à une période plus récente.» L’Observatoire a été conçu comme un moyen de se reconnecter aux sensations que ressentaient des êtres humains lorsqu’ils prenaient conscience du passage du temps et des saisons en mesurant la course du soleil. Sugimoto a même rapporté des fossiles datant de 500 millions d’années, qu’il considère comme des véhicules pour nous aider à voyager dans le temps.

Pourtant, cette perfection et ce désir de redonner au visiteur la conscience de sa place dans l’univers n’empêchent pas l’humour. Hiroshi Sugimoto, qui se considère comme un disciple de Marcel Duchamp, a même tourné dans une comédie, Mon pire cauchemar, dans laquelle Benoît Poelvoorde désacralisait une œuvre du maître en y dessinant un pénis ! Sans doute la manifestation de cet art japonais, qui excelle à faire coexister harmonieusement le profane et le sacré, la «dialectique du flottement», en quelque sorte.

Aller à Odawara

La meilleure façon – surtout la plus agréable – de se rendre à la Fondation Odawara est de prendre le Romance Car, une version 2.0 des trains panoramiques de l’Amérique des années 1950. odakyu.jp/english/romancecar/.

En arrivant à Hakone, on prend le temps de vous immerger dans les sources chaudes du onsen d’Hakone Yuryo. On a le choix entre les bains communaux et les bains privés. hakoneyuryo.jp/english/hotsprings/.

Pour préparer la visite de l’Enoura Observatory, rien de mieux que de passer la nuit dans un ryokan, une auberge traditionnelle. Situé en pleine nature, il dispose des bains en plein air sur le toit, avec une vue superbe sur les montagnes. japanican.com/en/hotel/detail/430603.

Le Hyatt Regency Tokyo en plein cœur de Shinjuku, est le point de départ idéal pour explorer un des quartiers mythiques de la capitale nippone. tokyo.regency.hyatt.com.

Pour tout voyage au Japon, l’Office National du Tourisme Japonais est la source incontournable. Tourisme-japon.fr / facebook.com/DecouvrirleJapon.

Cap sur Nice pour un week-end culturel

$
0
0
Nice Arty

Cap sur Nissa la bella, pour un week-end culturel, à commencer par la place Massena et les scribes de Jaume Plensa.

Multiculturelle et avant-gardiste, la cité de la baie des Anges inspire toujours les mêmes élans. Le Mamac, la villa Arson, le 109, la Station, les studios de la Victorine en pleine renaissance… lui donnent des airs de rêve californien. Une irrésistible vitalité.

À la Villa Arson, l’école est finie, et nous voilà en pleine effervescence du montage de l’exposition de la plasticienne américaine Judy Chicago (1). C’est un peu la Californie qui s’installe sur la colline, comme un clin d’œil au new-look arty de Nice. Depuis son ouverture en 1972, la Villa Arson, signée par l’architecte Michel Marot, irrigue la création contemporaine, entre son école d’art et son lieu d’exposition. Le bâtiment couvert de galets épouse le relief en un labyrinthe sophistiqué d’ateliers en terrasses, baignés de lumière. L’école est un vivier de talents reconnus (Tatiana Trouvé, Philippe Mayaux ou Michel Blazy, qui expose tout près, Galerie des Ponchettes, jusqu’au 4 novembre) et de jeunes artistes prometteurs (Tatiana Wolska, Florian Pugnaire). Ce lieu à part s’inscrit aussi dans la ville, comme lorsqu’en 2016 il a abrité l’exposition des vingt ans de La Station, un acteur majeur de la vitalité artistique locale.

Nice est aussi la cinquième ville de France, stimulée à la fois par une identité très forte et un brassage international inouï. Matisse, qui y avait élu domicile, repose au cimetière de Cimiez. L’École de Nice a vu éclore dès les an­nées 1950 une génération en or, avec Yves Klein, Martial Raysse, Arman, César, puis Bernar Ve­net, Claude Viallat, Noël Dolla ou Ben le trublion… Un tissu solide de musées, de lieux d’expositions, de sites porteurs et prometteurs, une mairie active et une noria d’événements qui perpétuent l’histoire de cette terre arty, à l’instar du Mamac, le Musée d’art moderne et contemporain dont la collection reflète l’épopée artistique niçoise. «C’est un musée qui est né d’une histoire très riche, connectée à l’international», raconte sa directrice Hélène Guenin.

Nice, ville cutlurelle

Le Hollywood de la Côte d'Azur

Cette vitalité se ma­nifeste aujourd’hui dans la volonté du maire, Christian Estrosi, de favoriser la culture à Nice en s’appuyant à la fois sur son patrimoine et sur la création contemporaine. Après l’École de Nice en 2017, la Biennale des arts plastiques, pilotée par Jean-Jacques Aillagon, célébrera le cinéma en 2019 pour fêter les 100 ans des studios de la Victorine. Ces lieux mythiques du cinéma français, où ont été tournés Les Enfants du paradis (1945), La Main au collet (1955), Et Dieu... créa la femme (1956), sont en plein renouveau. La ville en a repris les rênes, monté une commission de personnalités, dont Costa-Gavras et Joann Sfar, et confié à Éric Garandeau, ancien président du CNC, la mission de «ré­veiller la belle endormie», bref, d’en faire un Hollywood de la Côte d’Azur… Autre site au destin similaire, le 109 : en 2008, plutôt que de livrer les superbes anciens abattoirs aux promoteurs, la ville les a reconvertis en un pôle dédié aux cultures contemporaines.

Alchimie culturelle

Nice, ville culturelle

Le Mamac offre un panorama de la création contemporaine des 60 dernières années.

«Jean Nouvel venait très souvent à Nice, et quand Christian Estrosi l’a interrogé sur les abattoirs, il a répondu : "C’est un bijou qu’il faut absolument conserver"», se souvient Cédric Teisseire, qui fait partie de l’aventure du 109 depuis lors. «D’autant, reprend-il, qu’il n’y avait pas d’autre friche industrielle dans cette ville plutôt balnéaire, bourgeoise et touristique et, du coup, nous nous sommes installés.» Aujourd’hui, dans les 8 000 m2 déjà rénovés – sur 18 000 –, différents espaces s’articulent autour d’une grande halle spectaculaire, dont ceux de La Station, du réseau Botox(s), de l’Entre-Pont, du Forum d’urbanisme et d’architecture, sans oublier vingt-neuf ateliers d’artistes municipaux dans les étages… Les manifestations s’enchaînent.

En parallèle, Nice fourmille de galeries d’art contemporain actives, comme celle d’Eva Vautier ou Espace à vendre, et d’initiatives privées comme La Maison abandonnée. Odile Redolfi-Payen, par exemple, la propriétaire de l’hôtel arty le WindsoR, organise des expositions d’artistes dans le hall depuis son arrivée en 2004, dont celle de Pierrick Sorin en 2017. En 2015, elle fonde OVNi (2) (Objectif Vidéo Nice), un festival d’art vidéo qui invite des institutions à exposer dans les chambres de l’hôtel et dès 2016 dans la ville, avec une programmation associée aux lieux d’art contemporain niçois. En 2017, elle passe en rythme biennal et crée, toujours dans l’hôtel, le salon Camera Ca­mera, avec une galerie par chambre et de belles têtes d’affiche. Ce système serré d’échanges, de collaborations et de soutien entre les lieux et les personnes qui les animent est l’aspect réjouissant de l’étonnante alchimie culturelle niçoise. Une façon de s’affirmer niçois et fiers de l’être…
(1) Los Angeles, les années cool / Judy Chicago, jusqu’au 4 novembre, à la Villa Arson, à Nice. villa-arson.org
(2) Prochaine édition du 16 au 25 novembre. ovni-festival.fr

Cédric Teisseire, l’indispensable artiste-défricheur

Qui ? Artiste, ancien de la Villa Arson, il est l’hyperactif cofondateur de la Station et du réseau Botox(s). Il a aussi été directeur artistique du 109 jusqu’en juin dernier. Autant dire que Cédric Teisseire est une figure centrale de l’art à Nice.
Quoi ? La Station, fondée en 1996 par un groupe de jeunes artistes niçois dans une ancienne station-service, propose un regard différent – le leur et celui des artistes qu’ils invitent à exposer –, bouscule la scène locale et crée le chaînon manquant entre la sortie de l’école et la reconnaissance institutionnelle. Succès immédiat et durable, avec une suite d’expositions mémorables et un rayonnement bien au-delà de Nice. Depuis 2009, le collectif a trouvé son havre au 109 : ils s’y sont installés les premiers dans des espaces réhabilités, des artist-run centres. Cédric Teisseire y a son atelier, aux côtés des onze autres artistes résidents qui s’échelonnent aujourd’hui sur une génération, et il y poursuit son rôle de défricheur.
lastation.org.

Hélène Guenin (1), les résonances de l’art

Nice, ville culturelle

Hélène Guenin est aux commandes du Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice (Mamac) depuis deux ans.

Qui ? Aux commandes du Musée d’art moderne et d’art contemporain depuis deux ans, cette jeune et brillante Bourguignonne a étudié l’histoire de l’art à Dijon, avant de rejoindre le Frac Lorraine, puis le Centre Pompidou-Metz (responsable du pôle programmation). Dans les deux cas, elle a participé à la création des lieux, et a été également commissaire d’expositions.
Quoi ? Au Mamac, elle s’inspire de la collection existante pour aborder des problématiques contemporaines, abolir les frontières en mêlant artistes étrangers et figures locales. Comme l’année dernière, lorsqu’elle a exposé la scène artistique niçoise des années 1960-1970 dans le cadre de la Biennale, puis Liz Magor, une artiste canadienne majeure. Ou tout récemment Cosmogonies, au gré des éléments qui, à partir des œuvres expérimentales d’Yves Klein, explorait les relations des artistes avec la nature. Cet automne, elle propose un regard sur une période charnière du travail de Bernar Venet, un artiste à la fois régional et international...

(1) Directrice du Mamac. mamac-nice.org

Nice par coeur avant de partir

Préparer ses visites avec le réseau Botox(s), réseau associatif et pointu d’art contemporain autour des Alpes et de la Riviera. Fondé à Nice, il fédère une trentaine de lieux d’art, institutionnels ou atypiques de la région jusqu’en Italie, crée des liens, organise parcours et visites...botoxs.fr.

Lire Tout Matisse, un dictionnaire événement qui réunit l’ensemble des connaissances sur l’artiste, sous la houlette de Claudine Grammont, la dynamique directrice du Musée Matisse de Nice. À paraître en novembre dans la collection Bouquins, de Robert Laffont.

Revoir les films Le Mystère Picasso (1956), d’Henri-Georges Clouzot, la création en action du maestro, et La Nuit américaine (1973), de François Truffaut, une ode au cinéma : tous deux tournés aux studios de la Victorine. Dans le second, on reconnaît l’élégante villa du réalisateur américain Rex Ingram au sein du complexe.

Consulter l’office du tourisme, pour un aperçu complet de tout ce que la ville offre comme activités culturelles, hébergements et gastronomie.
nicetourisme.com

Carnet d ’adresses

Nice, ville culturelle

Décorées en hommage à des personnalités comme Niki de Saint Phalle ou conçues spécialement par des artistes, les chambres font pénétrer les clients dans l’univers d’un créateur.

L’hôtel WindsoR
Un peu à l’écart de la vieille ville, ce bijou d’hôtel hors du temps propose des chambres créées par des artistes contemporains : de Ben et Noël Dolla à Mathieu Mercier, en passant par Claudio Parmiggiani, François Morellet, Gottfried Honegger ou Olivier Mosset. On peut aussi y dîner délicieusement sous les frondaisons de son charmant jardin tropical.
hotelwindsornice.com

Le musée Marc-Chagall et sa buvette
Un musée national construit du vivant de l’artiste et sous sa supervision : on y revoit les stupéfiantes toiles du Message biblique et on en profite pour déjeuner léger sous les arbres à la jolie buvette, dans le jardin parfumé de lavande...
musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/chagall

L’École de Nice
Un bistrot chaleureux et gourmand, né de la passion commune d’un chef étoilé, Keisuke Matsushima, et d’un compositeur et DJ, Marc Panther, pour Nice, la gastronomie, la musique et l’art, comme en témoigne son nom, hommage au mouvement artistique.
ecoledenice.com

Castel Plage
Parce que Nice, c’est aussi la mer, ce restaurant les pieds dans l’eau, baigné de la belle lumière niçoise et niché sous le château, offre un décor de rêve et une carte fraîche aux accents locaux et estivaux.
castelplage.com

Votre invitation pour l’événement arty de l’année

$
0
0
Votre invitation pour l’événement arty de l’année

On vous offre deux places pour la FIAC.

En exclusivité. Remportez deux invitations pour la FIAC 2018. N’attendez pas, vous avez jusqu’au
14 octobre pour vous inscrire.

Voyager de galeries en galeries, passer de New York à Berlin ou de São Paulo à Hong Kong, ça fait rêver, non ? Nul besoin de billet d’avion car tout se passe dans notre chère capitale du 18 au 21 octobre 2018. Imaginez-vous déambuler sous l’immense verrière du Grand Palais, en train d’admirer les œuvres d’art et les pièces design les plus bankables du moment. Cette photographie monochrome ? Vous la verriez bien dans votre salon. Cette installation étonnante ? Vous en faites un Boomerang sur Instagram. Pour alimenter encore plus vos stories, la Foire Internationale d’Art Contemporain vous propose un marathon de la création avec d'autres projets et performances présentés dans des lieux publics comme le Jardin des Tuileries et la place Vendôme... On vous confirme, il faut à tout prix en être.

Prête à vous géolocaliser sur les réseaux sociaux ? Inscrivez-vous vite, avant le 14 octobre, pour tenter de gagner une invitation valable pour deux personnes.


En savoir plus sur la FIAC

Les esthètes s’y donnent rendez-vous chaque année. Du 18 au 21 octobre 2018, la 45e édition de cet événement culturel majeur accueille 195 galeries d’art moderne, d’art contemporain et de design issues de 25 pays au Grand Palais et dans d’autres institutions parisiennes*. L’idée ? Présenter un panorama de la création, des maîtres du XXe siècle aux tendances émergentes. Immanquable, donc.

Un aperçu de votre visite à la FIAC

L'offre se termine le 14 octobre 2018.

*Grand Palais, Avenue Winston Churchill, 75008 Paris.

"Thanks for Nothing", le collectif féminin qui illumine la Nuit Blanche 2018

$
0
0
Pont Alexandre III nuit blanche 2018

Le Pont Alexandre III sera exceptionnellement rendu piéton dans le cadre de la nuit blanche. (Paris, le 18 octobre 2013.)

Pour la Nuit Blanche 2018, le collectif féminin Thanks for Nothing prendra possession du Pont Alexandre III rebaptisé pour l'occasion Le Pont des Echanges. Il sera relooké pour évoquer un pont habité, transposition contemporaine du pont au change.

C’est un quintet de femmes irrésistibles, parties pour transformer le monde de l’art et le reconnecter avec la vie. Elles ne sont ni peintres, ni vidéastes, ni sculptrices, ni réalisatrices, mais leur projet, Le Pont des Echanges, un des événements de la prochaine Nuit Blanche, samedi 6 octobre, sera vu par près de 400.000 personnes sur le pont Alexandre III, à Paris. Plus que pour admirer Vermeer au Louvre ou que Cézanne au musée d’Orsay.

Le nom de ce collectif né il y a un peu plus d’un an : Thanks for Nothing. En français : «Merci pour rien.» Ou plutôt: «Ne me remerciez pas». Son projet : la création d’une plateforme philanthropique qui a pour but de relier le monde de l’art et le monde du social par le biais d’événements innovants. Mais ses initiatrices voient grand. Très grand. Leur premier événement, We Dream Under the Same Sky, tiré du nom d’une pièce de l’artiste thaïlandais Rirkrit Tiravanija, a récolté la bagatelle de 2 millions d’euros en une soirée, lors d’une vente aux enchères d’œuvres de 26 artistes, réalisée par Christie’s au Palais de Tokyo. L’intégralité de la somme, plus que substantielle pour une vente de ce type en France, a été reversée à cinq associations qui soutiennent les réfugiés en Europe.

Qui se cache derrière ce nom mystérieux de Thanks for Nothing ? Cinq trentenaires : Bethsabée Attali, Blanche de Lestrange, Anaïs de Senneville, Marine Van Schoonbeek et Charlotte von Stotzingen. «Nous travaillons toutes dans l’art contemporain depuis dix ans,» explique Marine Van Schoonbeek, passée, entre autres, par le Musée d’art contemporain de Chicago. «Et nous avons chacune, depuis longtemps, un engagement caritatif. Dans le monde de l’art, nombreux sont les personnes qui aimeraient donner, mais elles ne savent pas comment faire, et le monde caritatif n’a pas le réseau pour toucher ce monde. Nous avons donc créé une structure pour faire converger ces deux univers. Nous combinons notre passion et la philanthropie.» Marine Van Schoonbeek ajoute : «Nous voulions bâtir un projet qui produise des résultats concrets pour les associations.»

Investit le Pont Alexandre III

Pour la Nuit Blanche 2018, Thanks for Nothing prendra possession du Pont Alexandre III rendu piétonnier pour l’occasion, de 19 heures à 2 heures du matin. Rebaptisé Le Pont des Echanges, il sera relooké pour évoquer un pont habité, transposition contemporaine du pont au change. Des artistes comme la chorégraphe Marie-Claude Pietragalla, mais aussi Valérie Mréjen, Laure Prouvost, lauréate du prestigieux Turner prize, ou encore Melik Ohanian, Prix Marcel Duchamp, parmi bien d’autres, réaliseront des performances.

En parallèle, Thanks for Nothing a invité cinq associations qui oeuvrent à l’insertion des publics défavorisés grâce à la culture : La Fondation Abbé Pierre, L’Atelier des artistes en exil, Bibliothèques sans frontières, Culture du cœur et le Music Fund. «Nous mettons également en place une collecte géante d’objets culturel sur le Pont Alexandre III,» explique Anaïs de Senneville : livres, manuels scolaires, crayons de couleur, feutres, instruments de musique.

10 000 livres, 2 500 instruments de musique

«À ce jour, nous avons rassemblé 10 000 livres et 2 500 instruments de musique. Rien que le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris nous a donné 4.000 livres. Ces instruments permettent au Music Fund de créer des ateliers de musique, des formations pour réparer les instruments. Ca leur permet d’imaginer des projets sur deux ou trois ans. Le plus important pour une association est la visibilité à long terme. Les 2 millions d’euros que nous avons récoltés avec la vente de We Dream Under the Same Sky ont complètement changé l’ampleur des activités des associations que nous avons aidées,» souligne Marine Van Schoonbek.

Depuis la création de la plateforme, les cinq fondatrices ont mobilisé une grande partie du monde artistique derrière elles. «Nous avons rencontré un grand enthousiasme, affirment-elles, parce que ce que nous faisons à un sens : donner un peu d’humanité à tout le monde. Avec ces projets, les rivalités qui peuvent exister dans le monde de l’art disparaissent parce que cette cause nous est supérieure à tous.» C’est ce qui emporte tout.

Ces cinq trentenaires puissantes, habitées, talentueuses apportent la force des convictions, l’ouverture aux autres et une touche d’élégance de l’esprit. On n’a pas fini de parler d’elles et des projets – nombreux – qu’elles préparent. thanksfornothing.fr.

Elmgreen et Gragset, les deux "partners in crime" de l’art contemporain militant

$
0
0
Elmgreen et Dragset : l'art de semer le trouble

Les Étoiles d'Elmgreen et Dragset : «Place Vendôme, en préparant To Whom It May Concern, l’installation pour la FIAC Hors les murs avec cent étoiles de mer… Les pluies diluviennes de l’an dernier nous ont inspiré l’idée de la place après le retrait de la mer. Échouées sur le bitume, ces survivantes jouent avec l’horizontalité minimaliste du land art.
Au printemps 2019, cette œuvre sera réinstallée au Domaine des Etangs, à Massignac, en Charente.»

Depuis plus de vingt ans, ce duo d’artistes-plasticiens, poètes, militants et sacrément insolents, bouscule l’ordre des choses. À Paris, pour la Fiac, les deux Scandinaves s’offrent le luxe de consteller la place Vendôme d’étoiles de mer… Derrière la démarche esthétique, une installation qui en dit long sur notre planète.

Avec eux, il faut s’attendre à tout. Depuis plus de vingt ans, les Scandinaves Michael Elmgreen et Ingar Dragset - duo star de l’art contemporain - remettent les pendules à l’heure en repositionnant l’envers à l’endroit. En décalant les travers de l’époque pour en dénoncer les excès.

Des contes modernes

Leur premier coup de génie, la vraie-fausse boutique Prada Marfa, propose toujours la collection 2005 de stilettos en plein désert texan… Ils ont déjà plongé un collectionneur fictif mort dans sa piscine, organisé une œuvre en forme de mini-Fiac d’un jour dans un Grand Palais vide, transformé un musée de Séoul en aéroport, curaté la Biennale d’Istanbul 2017 où ils ont laissé, en partant, un vautour surveiller la ville… Ces temps-ci, ils s’en prennent aux espaces publiques, métaphores de nos angoisses collectives, et leurs contes modernes et sarcastiques deviennent de plus en plus grinçants. À la Whitechapel Gallery (1), à Londres, ils viennent d’installer une réplique de piscine municipale, vide et abandonnée, qui aurait même prétendument inspiré David Hockney pour ses premières esquisses de la surface de l’eau… Vrai du faux, faux du vrai, ces deux-là en jouent depuis 1995. Et plus ils tapent, plus cela fonctionne. À Londres, on trouve un bébé dans son couffin devant un distributeur de billets…

Une expo parisienne

À Paris, à la galerie Perrotin (2), les deux partners in crime, qui se sont connus dans un bar gay d’Oslo en 1994, ont installé un comptoir ovale et immaculé, qui aménage l’espace à l’inverse de l’habituel lieu festif ; les tabourets des clients sont inaccessibles, inabordables, inutilisables… Contact impossible. La faute aux réseaux. «Les gens se rencontrent différemment aujourd’hui. Or, nous ne pouvons pas toujours être sur Internet. Nous avons besoin de la vraie vie, sinon l’égoïsme nous guette.» Non loin, des panneaux de signalisation, délestés de leurs injonctions remplacées par des miroirs, réduits à leurs formes, renvoient le visiteur à son image. Déstabiliser, interroger, Michael et Ingar adorent cela. Aux murs, à l’étage, ils inversent les choses ; des plongeoirs sont posés à la verticale, en hommage à l’art minimaliste ; des fragments d’asphalte deviennent des bas-reliefs. Partout sévit la déconstruction de nos schémas mentaux.

Une installation chic et choc

Événement de la prochaine Fiac, ils ont entrepris de disposer cent étoiles de mer en bronze - des pièces uniques à taille réelle - sur l’imposante place Vendôme (3), à rebours des installations monumentales précédentes. Effet de surprise au ras du bitume garanti. Et magistral coup de pub pour dénoncer la pollution plastique et environnementale, puisque, selon ces as du storytelling, ces étoiles de mer rescapées d’une grande marée parisienne «ne savent plus où aller si ce n’est au Ritz…» L’humour n’est jamais loin. Le duo professionnel, installé à Berlin, pratique un ping-pong mental salvateur - «nous partageons le même cerveau» - face aux mécanismes de contrôle ambiants. L’an prochain, ils dézingueront à tout va de Dallas à Séoul. Rien ne les arrête. elmgreen-dragset.com.

(1) This Is How We Bite Our Tongue, à Londres, jusqu’au 13 janvier 2019. whitechapelgallery.org.
(2) Exposition à la galerie Perrotin, à Paris, du 13 octobre au 22 décembre. perrotin.com.
(3) To Whom it May Concern, Fiac Hors les murs, place Vendôme, à Paris, du 15 octobre au 1er novembre. fiac.com.


Les incontournables de la Fiac 2018

$
0
0
Elmgreen et Dragset

Avec son installation To Whom It May Concern, le duo Elmgreen & Dragset présente cent étoiles de mer échouées sur la place Vendôme, à Paris.

La célèbre foire d'art contemporain se déroule à Paris du 18 au 21 octobre. Notre sélection de ce qu'il ne faut pas rater à la Fiac 2018, en in et en off.

La foire parisienne ne cesse de s’enrichir, déborde largement de ses murs, et fédère plus que jamais le monde de l’art contemporain. Notre sélection dans le in et le off.

Au Grand Palais

La programmation reflète l’amplitude de l’art d’aujourd’hui au fil de 195 galeries et autres acteurs représentés. L’artiste berlinoise Katharina Grosse, par exemple, est l’invitée d’honneur de la galerie Gagosian : elle y montre une grande installation sculpturale peinte inspirée du pin d’Ingres à la Villa Médicis, et toute une série de peintures sur papier autour. Ali Cherri, Libanais surdoué, investit l’espace de la Galerie Imane Farès de son beau travail nourri d’histoire de l’art et de cinéma. Dans le secteur Lafayette des galeries émergentes, Document Gallery de Chicago, spécialisée dans la vidéo et la photographie, confronte les œuvres de deux jeunes artistes, le Californien Paul Mpagi Sepuya, né en 1982, et le Français Julien Creuzet, né en 1986. On y verra aussi pour la première fois Lulu, un espace indépendant et pointu de Mexico, fondé par l’artiste Martin Soto Climent et le curateur Chris Sharp.

Des oeuvres Hors les murs

Elles se répandent dans la capitale, sous la houlette de la Fiac : la street peinture graphique de Lang & Baumann fera le lien entre le Grand et le Petit Palais ; les étoiles de mer d’Elmgreen & Dragset s’échouent place Vendôme ; les sculptures composites de Rebecca Warren s’installent au Musée Eugène-Delacroix ; un village éphémère de structures architecturales se déploie place de la Concorde…

Des satellites incontournables

Au Palais d’Iéna, Suspension, une histoire aérienne de la sculpture abstraite (du 16 au 28 octobre tous les jours de 12 heures à 19 heures) montre un siècle de sculptures abstraites suspendues dans les airs, d’Alexander Calder à Xavier Veilhan, en passant par Julio Le Parc ou Sol LeWitt. Laurence Dreyfus installe ses coups de cœur artistiques dans la mythique Galerie Félix Vercel, avant que celle-ci ne déménage :Chambres à part, Last but not Least (du 17 au 27 octobre à la Galerie Vercel), avec Olafur Eliasson, Anish Kapoor ou Wolfgang Tillmans. Enfin, la maison Guerlain des Champs-Élysées fête 190 ans de création en rendant hommage aux artistes qui l’inspirent, comme Christian Boltanski, Jan Fabre ou Charlotte Charbonnel, dans Futurs antérieurs (du 18 octobre au 9 novembre de 10h30 à 22 heures et le dimanche de 12 heures à 20 heures).

Fiac, du 18 au 21 octobre, à Paris. Grand Palais, Avenue Winston Churchill, jeudi 18 : 14 heures - 20 heures, vendredi 19 : 12 heures - 20 heures, samedi 20 et dimanche 21 : 12 heures - 19 heures. fiac.com.

Les conversations passionnantes de la Fiac 2018

$
0
0
Les conversations de la Fiac

La Fiac 2018 propose une série de "talks" où artistes, intellectuels et écrivains réflechissent sur le monde de l'art et confrontent leurs points de vue.

La Fiac 2018 propose une série de talks où artistes, intellectuels et écrivains réflechissent sur le monde de l'art et confrontent leurs points de vue.

Depuis plusieurs années, les foires d’art contemporain ne se contentent plus de nourrir les yeux, elles veulent également faire réfléchir. Art Basel, dont les deux plus importantes déclinaisons sont Bâle et Miami, ont lancé il y a déjà près d’une décennie, les talks dans lesquels des artistes, des intellectuels, des écrivains confrontent leurs idées sur un aspect du monde de l’art ou sur leur travail. La version 2018 de la Fiac propose cette année tout une série de conversations passionnantes. Au programme :

Art et Environnement

La président de l’association Time for the Oceans, Marion Semblat, propose un focus sur les rapports entre l’art et l’environnement, et particulièrement autour de l’Arctique, également le thème du Prix Carmignac pour le photojournalisme.
Avec : Charles Carmignac, le président de la fondation d’art Carmignac, qui exposera le travail de deux photographes lauréats du prix, qui ont réalisé un tour complet de l’Arctique en dressant en images le bilan de la catastrophe écologique des mers froides. Le compositeur et expert en environnement sonore Tark Atoui, commentera les sons propres à ce milieu de mers froides. Feront également partie de cette conversation le romancier Christophe Ono-dit-Biot et Jean Jouzel, climatologue, expert du GIEC.
Vendredi 19 octobre. 13 heures. En français.

Filter Bubble

Le filtre dont parlait une exposition créée en 2016 à Zürich, est celui des algorithmes qui nous guident, de manière presque invisible, vers un paysage d’informations personnalisé. Hans Ulrich Obrist, super star des commissaires d’exposition, examine la pertinence du concept imaginé par Eli Pariser.
Avec : Hans Ulrich Obrist lui-même, Julie Boukobza, curatrice, ainsi que trois artistes : Yuri Pattison, Tabita Rezaire et Miao Ying.
Vendredi 19 octobre. 15 heures. En anglais.

"Contactless" / La Hantise de la friction

Cette conférence est inspirée en partie du livre de l’anthropologue Anna L. Tsing, Friction, une ethnographie des connexions mondiales. Selon Anna Tsing, c’est seulement par la friction que la globalisation a de réels effets en connectant le global et le local. Contactless, au contraire, examine la façon dont la technologie utilise des idées utopiques d’une vie sans friction dans le seul but de faciliter le flux des capitaux et une surveillance accrue.
Avec : Hans Ulrich Obrist, Simon Castets et Julia Boukobza. Et avec quatre artistes : Camille Blatrix, Aria Dean, Simon Denny et Chrystele Nicot.
Vendredi 19 octobre. 17 heures. En anglais.

Cruising Pavilion - "Sex as a political laboratory"

Le cruising (la drague) incarne un espace utopique où les désirs de même sexe pouvaient s’épanouir hors des hiérarchies sociales, économiques ou raciales. Comment ces espaces sont-ils devenus le creuset de l’art radical à partir des années 1960 ?
Modéré par Charles Teyssou et Pierre-Alexandre Mateos, commissaires d’exposition, avec Huw Lenny, écrivain, Paul Clinton, commissaire d’exposition et Ingrid Luquet-Gad, critique d’art.
Samedi 20 octobre. 13 heures. En anglais.

The Great Exhibition : "50 ans de Gilbert & George"

Le célèbre duo d’artistes Gilbert & George, dont une exposition à la Fondation Luma, à Arles, retrace 50 ans de carrière, converse avec Tom Eccles, le directeur Artistique du Center for Curatorial Studies de Bard College (État de New York). La conversation sera suivie d’une séance de dédicace.
Samedi 20 octobre. 15 heures. En anglais.

"Such a morning" : entre poésie, peur et liberté

Le cinéaste indien Amar Kanwar échange avec Hans Ulrich Obrist, directeur artistique de la célèbre galerie londonnienne The Serpentine, autour de son dernier film, Such a Morning (2017).
Samedi 20 octobre. 17 heures. En anglais.

"Cruising pavillon : The architecture of radical sex"

Dans quelle mesure les applications dites géo-sociales telles que Grindr, ont-elles modifié notre relation à la ville ? Le flâneur baudlairien, version 21è siècle, est-il gay ?
Modéré par Charles Teyssou et Pierre-Alexandre Mateos, avec Rosie Hastings & Hannah Quinlan, artistes et Frederico Martelli, architecte.
Dimanche 21 octobre. 13 heures. En anglais.

Released the Jungle - "Se préparer"

Les jeunes artistes sont-ils suffisamment préparés pour le monde de l’art ? Comment combler d’éventuelles lacunes ? À qui incombe cette responsabilité ?
Modéré par Anna Labouze et Keimis Henni, fondateurs et commissaires d’Artagon, une rencontre internationale annuelle pour les étudiants en écoles d’art. Avec la galeriste Daniele Balice, Martha Kirszenbaum, commissaire du pavillon français à la Biennale de Venise 2019, Ingrid Luqet-Gad, critique, Emmanuel Tibloux, directeur de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs.
Dimanche 21 octobre. 15 heures. En français.

Released the Jungle - "Entreprendre"

Cette seconde conversation présente les moyens par lesquels les jeunes artistes peuvent agir en tant qu’entrepreneurs en inventant par et pour eux-mêmes de nouveaux modèles de production et de diffusion.
Modéré par Thibault Wychowanok, rédacteur en chef de Numéro Art. Avec, notamment, Francesco Vezzoli, star de l’art contemporain, et Mihai Pop, galeriste.
Dimanche 21 octobre. 17 heures. En français.

Et aussi

Dans le cadre de l’exposition Géométries Sud : du Mexique à la terre de Feu, que présente la Fondation Cartier, celle-ci propose une de ses désormais iconiques Nuits de l’incertitude. Animée par l’omniprésent Hans Ulrich Obrist, cette nuit, intitulée L’Entretien infini, est un véritable marathon de la parole au cours duquel HUO, comme on le surnomme dans le monde de l’art, échange avec des artistes et des contributeurs de la magnifique exposition sur l’art d’Amérique latine. Toujours un moment chaleureux, stimulant, souvent enthousiasmant et original.
Vendredi 18 octobre. À partir de 18 heures. Dans la limite des places disponibles. Inclus dans le billet d’entrée à la Fondation Cartier.

Fiac 2018 : balade arty hors les murs

$
0
0
Fiac 2018

"École temporaire de Villejuif" (1957) de Jean Prouvé, présentée par la galerie Patrick Seguin.

En parallèle des expositions, la Fiac, qui se déroule du 18 au 21 octobre à Paris, propose aussi un programme Hors les murs, en libre accès dans toute la ville. Focus sur les spots à ne pas manquer.

La Fiac c’est aussi un programme spectaculaire en accès libre, où l’art contemporain prend l’air, à portée de tous. L’occasion d’une balade arty sous le ciel de Paris.

Avenue Winston Churchill

Entre le Grand Palais et le Petit Palais, l’avenue Winston Churchill, à nouveau piétonne cette année, accueille un ensemble d’œuvres. Cette prolongation naturelle de la foire se poursuit jusque dans les beaux espaces du Petit Palais. Sur l’avenue, parmi la trentaine de sculptures et d’installations, sélectionnées à travers les galeries par Marc-Olivier Wahler (directeur du Eli and Edythe Broad Art Museum à la Michigan State University), on a hâte de voir celles de Lang & Baumann, Aurélie Pétrel, Takis ou Raphaël Zarka. Et celles de Christian Marclay, Ugo Rondinone, John DeAndrea, Renaud Auguste-Dormeuil, Cécile Bart ou Felice Varini au Petit Palais.
Fiac Projects, avenue Winston Churchill et au Petit Palais, mercredi 17 octobre, de 11 heures à 21 heures, jeudi 18 octobre, de 10 heures à 20 heures, vendredi 19 octobre, de 10 heures à 21 heures, samedi 20 et dimanche 21 octobre, de 10 heures à 19 heures.

Place de la Concorde

À deux encablures de là, au bout de l’avenue des Champs-Élysées, un village de structures architecturales éphémères historiques, utopiques ou nomades s’installe pour la première fois place de la Concorde. Avec, par exemple, l’École temporaire de Villejuif (1957) de Jean Prouvé, présentée par la galerie Patrick Seguin, ou la Maison Bulle 6 coques (1968) de Jean Maneval, proposée par Jousse entreprise.

Jardin des Tuileries

Au Jardin des Tuileries voisin, une vingtaine de pièces monumentales sont les jalons d’un jeu de piste arty sous les arbres roussis par l’automne, dans la perspective majestueuse du Louvre. On longe ainsi entre une œuvre boîte de Gilles Barbier, un cercle céleste en marbre blanc et granite rose de Richard Long, une Harley Davidson d’Olivier Mosset ou une sculpture graphique de Robert Indiana…
Place de la Concorde, Paris, tous les jours de 7h30 à 19h30.

Place Vendôme

Tout près, ne ratez pas To Whom it May Concern, l’installation horizontale et discrète du duo nordique Elmgreen & Dragset (galerie Perrotin), qui a déposé 100 étoiles de mer sur le sol de la place Vendôme. Des pièces uniques, en bronze, vissées au bitume, comme rescapées d’un grand ressac incongru dans la capitale.
Jusqu’au 1er novembre.

Saint-Germain

Une fois la Seine franchie par le bien nommé pont des Arts, on rejoint au cœur de Saint-Germain-des-Prés, le ravissant musée Delacroix, atelier et maison du peintre donnant sur un joli jardin. Cet écrin hors du temps héberge les sculptures composites de Rebecca Warren, représentée par la galerie Max Hetzler, tant dans le jardin que dans le musée. L’artiste anglaise donne de son travail une description poétique qui pourrait s’appliquer à l’art en soit : «Il surgit d’une sorte d’étrange nulle part dont peu à peu quelque chose émerge, vient au jour. Il y a des impulsions, des formes entrevues, des éléments qui sont en moi depuis des dizaines d’années, d’autres qui sont plus récents. C’est tout ce qui vient du monde et qui me pénètre, comme si j’étais un filtre.»
6 place de Furstenberg, jusqu’au 29 octobre, tous les jours sauf le mardi de 9h30 à 17h30, accès libre avec la présentation d’un billet de la Fiac, www.musee-delacroix.fr.
Plus d’infos sur : fiac.com/infos-pratiques.

Art Basel Miami Beach, dîners privés et "grand openings"

$
0
0
Art Basel Miami Beach 2018

Luka Sabbat, model, Virgil Abloh, designer, Noah Dillon, photographe. (The ARTPARK, Miami Design District, Miami Beach, le 6 décembre 2018.)

Nightlife. - Welcome to Miami Beach! La foire mondiale d’Art Basel a officiellement ouvert ses portes le 6 décembre. Du Design District au Miami Convention Center, de vernissages très privés en dîners exclusifs… Retour sur une semaine à l’heure de la « East Coast » en compagnie des grands noms de l’art.

200 galeries d’art moderne et contemporain. 4.000 artistes toutes disciplines et générations confondues. Art Basel Miami Beach a ouvert ses portes le 6 décembre. L’occasion pour Say Who d’y croiser, entre autres, l’artiste Daniel Arsham, le collectionneur Jean Pigozzi, ou les galeristes Frank Elbaz, Lawrence Luhring et Emmanuel Perrotin. Ce dernier y organisait un dîner privé en l’honneur de Paola Pivi à l’Edition Hotel, en présence notamment de Michele Lamy ou de l’actrice Nathalie Kelley.

Voir toutes les photos de la soirée sur saywho.fr »

La veille de l’ouverture, le très suivi Ben Gorham y ouvrait son pop-up store au cœur du Design District - les top models Devon Windsor et Sofia Resing se sont laissées immortaliser. Autres événements marquants de la semaine, la performance live de l’artiste Liu Bolin pour “Reveal the (in)visible” par la maison Ruinart, ou encore la #ZVInvasion de Zadig & Voltaire à laquelle participait Marina Testino, nièce d’un certain Mario…

Escale à Buenos Aires, au centre de l’échiquier culturel international

$
0
0
Buenos Aires, la ferveur arty

La place de la République et son obélisque, érigé en 1936.

En accueillant, au mois de juin, la seconde Biennale d’art contemporain d’Amérique latine, la capitale argentine confirme sa puissance de feu sur la scène culturelle internationale. Exploration d’une cité qui ne cesse de se réinventer.

Buenos Aires est soudain devenue l’objet de toutes les convoitises du monde de l’art. Raison de cet engouement ? Le programme inédit lancé par Art Basel, la célèbre foire d’art contemporain devenue une sorte de marque mondiale. Pendant une semaine, en novembre 2017, directeurs de musées, curateurs, critiques d’art et collectionneurs internationaux se sont retrouvés autour d’événements, de visites d’ateliers, de vernissages, de talks et de workshops afin de tisser des liens avec la scène artistique locale. Un véritable succès : près de 35 000 personnes ont parcouru cette première édition chapeautée par l’institution bâloise, qui investissait une vingtaine de lieux, musées et galeries.

Un terrain culturel fertile

La capitale argentine a longtemps souffert de son isolement géographique et d’une économie fragile, mais elle jouit d’un héritage culturel riche. Librairies, théâtres, salles de spectacle et musées sont légion, témoignant d’un pays naturellement tourné vers les arts et la littérature. «Il y a une grande effervescence dans la culture porteña (les habitants de Buenos Aires sont appelés les Porteños, littéralement «ceux du port», NDLR). Les libraires ne ferment pas, les bars ne se taisent jamais, les centres culturels sont toujours plus grands et les lieux de réflexion se multiplient. Les habitants de Buenos Aires sont insatiables», s’enflamme Federico Curutchet, directeur artistique de Barro, une galerie d’art contemporain qui a ouvert ses portes en novembre 2014 dans le quartier historique de La Boca. C’est ce terrain fertile qui a poussé les organisateurs suisses de la plus importante foire d’art contemporain au monde à choisir Buenos Aires comme première ville partenaire, sa tête de pont en Amérique latine. «Elle porte une scène artistique vibrante, ambitieuse, bien qu’en dehors des grands centres culturels internationaux», analyse Patrick Foret, directeur business initiatives d’Art Basel. «Ce qui nous a émus, c’est que l’on a été face à des gens qui avaient une passion extraordinaire et un grand besoin de se connecter avec le monde, d’accéder à une expertise.»

Buenos Aires, la scène artistique éclectique

Une Biennale de passionnés

En prenant ses quartiers à Buenos Aires, BienalSur, la Biennale d’art contemporain du continent sud-américain, dont la première édition s’est tenue à l’automne 2017 dans 16 pays et 32 villes, a aussi contribué à mettre la capitale argentine au centre de l’échiquier culturel international. «Nous sommes au sud, mais nous faisons partie du monde. Notre modèle se démarque des schémas des pays du Nord, car il est beaucoup moins élitiste. Voilà pourquoi les institutions traditionnelles se sont naturellement tournées vers nous», explique Marlise Jozami, qui a cofondé avec son mari, Aníbal, recteur de l’université de Tres de Febrero, cette biennale sud-américaine. Pour ce couple de collectionneurs passionnés et engagés, l’art est un fabuleux moyen de renouer le dialogue entre les peuples quand les promesses politiques s’avèrent limitées. Une vision qu’ils ont prolongée au Musée de l’immigration lors d’un défilé de mode-performance, Génesis. Cultura sin fronteras, organisé avec le designer brésilien Ronaldo Fraga. Objectif ? Rappeler l’importance du respect de la diversité et montrer que les migrations sont bénéfiques pour la société.

Des institutions fortes

Buenos Aires, la ferveur arty

Dans le quartier de Palermo, le visage de Carlos Gardel sur un mur peint par Alfredo Segatori.

Ville à la confluence de l’Amérique Latine et de l’Europe, pétrie de paradoxes (on dit que les Argentins sont des Italiens qui se prennent pour des Anglais), Buenos Aires n’a de cesse de se réinventer grâce à son énergie vitale qui semble inépuisable, et manifeste l’urgence d’un vivre mieux. Bénéficiant d’institutions culturelles de grande qualité comme le Musée d’art latino-américain (Malba), le Musée d’art contemporain (Macba) ou la fondation Proa, mais aussi de rendez-vous attendus à l’instar de la foire arteBa, qui œuvre depuis 1991 au développement du marché de l’art local, Buenos Aires est, avec Mexico (Mexique) et São Paulo (Brésil), l’un des centres urbains les plus actifs d’Amérique latine en matière d’art contemporain. Ces dernières années ont d’ailleurs été marquées par la multiplication d’initiatives ambitieuses : la mise en place du District des arts, qui concerne trois quartiers au sud-est de la ville, l’ouverture de l’Usine de l’art à La Boca, la création de Móvil, un programme indépendant qui soutient et expose les artistes, ou encore de Meridiano, une organisation réunissant les principales galeries d’art du pays afin de construire avec les pouvoirs publics une politique culturelle durable.

Un marché de l’art en pleine croissance

«Le secteur de l’art s’est considérablement professionnalisé, remarque Larisa Zmud, jeune galeriste installée dans le quartier dynamique de Villa Crespo. On voit de plus et en plus de collectionneurs s’engager dans des réflexions profondes sur la production artistique. Et la visibilité internationale de la scène locale s’est sensiblement accrue.» Car, en dépit de sa petite taille, le marché de l’art argentin a un fort potentiel, avec un réseau de collectionneurs bien ancré. «Il est en pleine croissance et un terrain d’entente durable s’est établi entre les différents acteurs du secteur et les pouvoirs publics. C’est un moment stratégique pour investir dans l’art argentin. L’année 2017 a montré à quel point la conjoncture était favorable : l’édition d’arteBa fut historique tant au niveau de l’offre que de la demande, nous avons été le pays invité de la foire Arco Madrid, et nous avons été représentés dans de nombreux événements importants - la Documenta, la Biennale de Venise, le Pacific Standard Time LA/LA», explique Julia Converti, directrice générale d’arteBa. «Une évolution positive se fait sentir depuis quelques années», constate Leopol Mones Cazón, cofondateur de la galerie Isla Flotante.

Le dynamisme des artistes argentins

Buenos Aires, la ferveur arty

Devant sa sculpture Transformer, Luna Paiva avec la galeriste Larisa Zmud.

La scène artistique de Buenos Aires surprend par la richesse et la diversité de ses artistes. La bourse Kuitca, du nom de son fondateur, l’une des figures les plus importantes de la peinture argentine, permet depuis 1991 à de jeunes artistes d’accéder à un atelier ainsi qu’à un encadrement critique et technique. Et si les moyens viennent à manquer après des décennies de crises successives, les artistes forment, en réponse au manque d’infrastructures, une communauté solidaire et unie qui œuvre au dynamisme culturel. On ne compte plus les ouvertures informelles d’ateliers, la formation spontanée de collectifs ou encore l’organisation de charlas, ces conversations-débats très animées qui, chaque semaine, foisonnent dans la ville. Diego Bianchi, aujourd’hui âgé de 50 ans et représenté en France par la Galerie Jocelyn Wolff, incarne cette génération d’artistes argentins qui travaille sans attentes économiques. Il s’enthousiasme à l’idée d’organiser des expositions en partant de pas grand-chose, comme celle de 2017 au Musée d’art moderne de Buenos Aires : El presente está encantador, une installation XXL où coexistaient son travail et celui d’autres artistes. S’inspirant de son environnement, Diego Bianchi travaille sur différents supports, mêlant photographies, sculptures et installations. «Je m’intéresse à ce qui n’intéresse personne», explique-t-il. Il identifie des situations poétiques dans la rue et confère à des éléments récupérés et/ou condamnés à l’obsolescence une dimension incarnée et inspirée. «Buenos Aires a été pendant longtemps isolée, une sorte d’île. Les choses changent, car les frontières se sont ouvertes et le soutien institutionnel s’est développé. Ce qui est fort ici, c’est que, même sans argent, les gens continuent de se mélanger, de créer, de croire à la beauté et au bonheur.»

Avant de partir…

Se plonger dans l’œuvre du grand écrivain argentin Jorge Luis Borges, avec Ferveur de Buenos Aires, ou Poèmes d’amour (chez Gallimard).

Voir ou revoir Dans ses yeux (El secreto de sus ojos ), film policier argentin de Juan José Campanella, avec Soledad Villamil, Ricardo Darin et Pablo Rago, récompensé par l’Oscar 2010 du meilleur film étranger.

Visiter la Maison de l’Argentine, à Paris, qui organise de nombreux événements culturels (cours de tango, enseignement de l’espagnol, concerts, expositions, projections de film, etc.) casaargentinaenparis.com.

Pousser la porte du Progrès, aux Batignolles, à Paris, pour appréhender les grands classiques de la gastronomie argentine dans une ambiance très latine : empanadas, parillada (barbecue local), vin malbec et flan au dulce de leche, cette confiture de lait à tomber.
62, rue Legendre,75017 Paris.

Découvrir l’histoire de Carlos Gardel, chanteur de légendedu tango au destin tragique, et approfondir sur place au musée qui lui est dédié à Buenos Aires.

Nos adresses incontournables

Le restaurant Tegui
Un temple de la haute gastronomie qui s’apprécie comme un voyage des sens, une expérience à part entière à travers un menu unique en dix services. Costa Rica 5852, Palermo. tegui.com.ar.

La mode de House of Matching Colours
Une maison de prêt-à-porter et de haute couture créée par Paula Selby Avellaneda, diplômée de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers et de l’Institut français de la mode. Cabello 3843, Palermo. shop.houseofmatchingcolours.com.

Le stade La Bombonera
Littéralement, la «boîte à chocolat». C’est le stade du très populaire club sportif Boca Juniors. Ambiance garantie, surtout pendant le Superclásico, match de foot qui l’oppose à River Plate, l’autre club renommé en Argentine. Brandsen 805, La Boca.

L’hôtel Palo Santo
En plein cœur de Palermo, un boutique-hôtel design et écoresponsable,tout de marbre, de bois, d’aluminium et agrémenté de 900 plantes ! Bonpland 2275, Palermo. palosantohotel.com.

Le concept-store Facon
La boutique allie objets artisanaux, produits du campo et cours de cuisine locale. Une mine d’or pour tous les esthètes en recherche d’authenticité, ou d’un bon verre de vin accompagné de son duo charcuterie-fromage. Nicaragua 4880, Palermo. facon.com.ar.

Le Café Tortoni.
Lieu mythique, créé en 1858 en référence au café du même nom alors boulevard des Italiens, à Paris. On vient sous sa verrière Art déco pour admirer des spectacles de tango et déguster un chocolate con churros ou une leche merengada. Avenida de Mayo 85, Monserrat. cafetortoni.com.ar.

La Villa Ocampo.
Située à 25 km de la capitale, à San Isidro, au bord du Río de la Plata, cette demeure classée au patrimoine mondial de l’Unesco a appartenu à la grande dame des lettres Victoria Ocampo. Elle y a reçu de nombreux intellectuels, à l’instar de Gandhi, Camus, Borges, Le Corbusier, Malraux ou Neruda. Elortondo 1837, Beccar. unescovillaocampo.org.

Viewing all 112 articles
Browse latest View live